Garas Klára szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 52. (Budapest, 1979)
HARASZTI-TAKÁCS, MARIANNE: La tete d'Ulysse par Tischbein et l'idée allemande de l'Antiquité au tournant des XVIII—XIXe siecle
mère aussi. Ses écrits nous apprennent qu'il fut charmé par ses lectures, et dès le premier jour se mit à faire des dessins d'après Homère. 14 Cette exaltation, cette présence permanent de la poésie d'Homère dans sa vie intellectuelle, ne faisaient que s'intensifier pendant son premier voyage à Rome en 1779. La connaissance des monuments antiques, l'étude des statues, reliefs, vases, fragments d'édifices y contribuèrent aussi. Dans la suite c'est lui qui y initia Goethe, arrivé en pèlerin assoiffé à Rome. En 1779—80, Tischbein faisait des études à l'académie privée du Suisse Alexander Trippel (1744—1793) située à la Trinità dei Monti (mentionnons parmi ses compagnons d'études Füger, Grandjean et Kobell), qui attira l'attention de ses élèves à la perfection de l'art grec. 15 En 1783, à son retour à Rome, Tischbein est déjà un artiste accompli. Le portraitiste recherché à Berlin s'essaie maintentant à des compositions historiques. Chez lui, on recommande des sujets pris à l'histoire nationale, ici, il fait volontiers des incursions dans l'histoire, la littérature et la mythologie romaines. Il le faisait d'autant plus qu'à la présentation en 1784 du „Serment des Horaces" de David, le tout Rome se pressait à l'exposition avec un enthousiasme indescriptible, et ainsi le tableau et son succès donnèrent des impulsions à représenter des thèmes antiques. La véritable grande impulsion fut cependant le voyage à Naples en 1787, en compagnie de Goethe. 16 Jeu étrange du destin — et de l'esprit de l'époque — que ce voyage coïncida avec le transfert du Hercule de Farnèse. La cour de Naples chargea les frères Hackert de transporter la statue à Naples. 17 Le compagnon de route n'est pas un facteur négligeable, mais la scène non plus. Le bleu de la mer qu'entoure la baie de Naples, le Vésuve, dans les vignes sur les douces collines les villas et le palais dont les majestueux habitants s'intéressent vivement à l'art, aux trésors et oeuvres d'art et où l'étiquette n'est pas si rigide que dans les cours espagnole ou viennoise. 18 Ajoutons encore les amateurs et collectionneurs d'oeuvres d'art du corps diplomatique qui devancent les milieux officiels surtout dans l'acquisition d'objets d'art de moindres dimensions. Sir 14 „Alles Neue und Schöne wurde gelesen. Hier kam mir der Homer zum ersten Mal in die Hand. Als ich diese götlichen Gesänge vernahm, wurde ich wie bezaubert. Ich fing noch den nemlichen Tag an, einzelne Begebenheiten nach den Homer zu zeichnen; seit dem las ich täglich und in kurzer Zeit wusste ich ihn auswendig. In Pyrmont machte ich G 1 e i m's Bekanntschaft. Er hatte seine grösste Freude daran, wenn ich ihm den Homer vorsagte." Tischbein, J. H. Wilhelm: Aus meinem Leben Berlin, 1956. 15 „Die griechischen Statuen mit allem Fleisse nachzeichnen, damit man das Ebenmass und die schöne Form lerne und dann nach der Natur und dem Leben componiere, — das sei der richtige Bildungsgang." A n d r e s e n, op. cit. II. 12. 16 ibid. 15—16. Dans ses lettres d'Italie Goethe écrit beaucoup sur le voyage. Cf. l'édition citée (1907), pp. 169—170, 182—183. 17 Tischbein, Aus meinem Leben, op. cit. 287. D'abord Tischbein habita chez Hackert à Palazzo Francavilla, plus tard, il loua un appartement à proximité de l'hôtel particulier de Sir William Hamilton où, comme il l'écrit, il passa la plus grande partie de la journée. Dans l'envoyé plénipotentiaire il a trouvé un protecteur et ami. 18 Sur le milieu napolitain, surtout sur la base de l'autobiographie de Tischbein et de ses lettres publiées plus tard, voir Landsberger, F.: Wilhelm Tischbein. Leipzig, 1908. Ill —117. La passion de Hamilton de collectionner des vases, et la vie à Naples sont mises en lumière par un récit de Tischbein où il écrit que Hamilton apparut en habit de gala de la cour, couvert de décorations, tenant une des anses d'un grand panier, plein de vases antiques, dont l'autre anse était tenue par un lazzarone en loques. Aus meinem Leben, op. cit. 356—357.