Kaposy Veronika szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 44. (Budapest, 1975)
MRAVIK, LADISLAS: Tableaux romagnols dans les collections hongroises
TABLEAUX R 0 MA G X O L S DANS LES COLLECTIONS HONGROISES Parmi les écoles italiennes de la Renaissance, celles de la Romagne faisait — à cause de son caractère provincial — relativement rarement l'objet des études des historiens, et la littérautre d'art traitant de ces peintures présente aujourd'hui encore de grandes lacunes. Il rie manque donc pas d'intérêt de donner un aperçu du matériel qui se trouve en Hongrie, car il comprend quelques tableaux intéressants inédits ou très discutés. Les tableaux de Hongrie sont intéressants aussi à un autre point de vue: ils montrent bien l'évolution de l'école locale. Les sources du style de la peinture romagnole du Quattrocento sont complexes et sont venues de plusieurs directions. La plus forte influence est sans aucun doute celle qui est arrivée de la région des Marches; c'est Piero délia Francesca qui était le maître de Melozzo da Forli, un artiste d'une importance fondamentale, actif dans la première période du Quattrocento romagnol. On sent cette influence aussi dans le style de Marco Palmezzano, le peintre local le plus typique qui, cependant, était l'élève et pendant un temps le compagnon d'atelier de Melozzo da Forli. On connaît en Hongrie quatre tableaux de Palmezzano, dont trois sont conservés au Musée Chrétien d' Esztergom, où ils sont entrés, en 1878, de la collection Bertinelli de Rome. Leur paternité n'est absolument pas douteuse, mais leur datation est en partie problématique. C'est aussi le cas pour le seul tableau du maître conservé à Budapest. L'épanouissement artistique de Palmezzano commence par son tableau d'autel de l'église paroissiale de Dozza, peint en 1492, 1 et la dernière œuvre de cette période est le panneau exécuté en 1514 qui représente les Rois Mages, et se trouve à la Chiesa di Rontana de Brisighella. 2 Après celui-ci il a peint - parfois pour ainsi dire «fabriqué» — ses tableaux pendant un quart de siècle. Cette période, non comptées les quelques dernières années, montre la décadence graduelle de son art. Dans la plupart de ses tableaux peints dans cette période manquent la richesse de lumière, la force des couleurs et la composition sûre qu'il a héritées de Melozzo. Malheureusement tous les quatre tableaux se trouvant en Hongrie sont les produits de cette période en déclin. Le plus ancien est sans doute le «Saint Sebastien» conservé à Esztergom (fig. 42) et en même temps aussi le meilleur. 3 Palmezzano a peint ce sujet plusieurs foi : le premier date de 1493, par contre 1 La Vierge en Majesté avec l'Enfant et deux saints. Cf. G r i g i o n i, C: Marco Palmezzano pittore forlivese. Faenza, 1956. 17, 380. 2 Sur la lunette Jésus parmi les scribes. Cf. op. cit., 92, 504. 3 M d'inv. 55. 221. Bois, détrempe et huile, 81x60 cm. B o s k o v i t s, M. M o j z e r, M. — M u c s i, A. : Az esztergomi Keresztény Múzeum Képtára (La Galerie du Musée Chrétien d'Esztergom). Budapest, 1964. p. 99. La version de 1493 mentionnée dans le passage cité se trouve actuellement à la Kunsthalle de Hamburg, n° 762.