Kaposy Veronika szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 44. (Budapest, 1975)
HARASZTI-TAKÁCS, MARIANNE: Scenes de genre de Goya a la vente de la collection Kaunitz en 1820
conservées au Musée des Beaux-Arts, représentant le style tardif du maître, ils contribuent à ce que notre collection puisse offrir une image aux amateurs de la richesse de la peinture espagnole à partir des maîtres du XV e siècle. 26 MARIANNE HARASZTI-TAKÁCS 2B II y bien des ressemblances entre les tableaux d'un groupe dont la majeure partie devait être exécutée entre 1794. date de l'envoie de 14 tableaux à L'Academia de San Fernando à Madrid, et 1812, décès de Josefa Bayeu-Goya. Les mêmes formats sont fréquents, les groupes forment comme des esquisses de scènes de genre sur des thèmes éclatant de dramatisme. On y voit des incendies, naufrages, maisons d'aliénés, militaires violant des femmes, attaques à main armée. Il est clair que le maître y donne cours à tout son désespoir, fixe ses expériences sur l'absolutisme, le système social, la misère humaine et en général la nature humaine. Dans bien des oevres il expérimente d'étranges effets de lumière, des procédés compliqués de composition, dans d'autres par contre, comme les deux tableaux de genre conservés à Budapest et les «Forgerons» à New-York, c'est le caractère insolite du sujet, voire la brutalité de la vie réelle, qui frappe le spectateur. On comprend les hésitations que ces tableaux provoquèrent au siècle dernier, car ils annoncent déjà les maîtres français de la fin du XIX- siècle. En examinant ces tableaux, dont Araujo Sanchez dit avoir vu un très grand nombre et que Goya appelle "quadros de gabinete" (A r a u j o Sánc h e z, Z. : Goya. Madrid, /1896/,43) on remarquera que le même thème revient à plusieurs reprises, parfois sans aucun changement, dans d'autres cas plus ou moins remanié. C'est ce qui nous a poussés à soumettre à une analyse minutieuse le tableau de notre musée, intitulé "L'attaque à main armée» qui, depuis la monographie de E. du (Ane Trapier (Eugenio Lucas y Padilla, New-York, 1940) figure dans les catalogues des musées comme oeuvre d'Eugenio Lucas. Dans le cas du «Mât de Cocagne», l'exemplaire d'une collection particulière espagnole, muni du numéro «X 1» confirme l'attribution à Goya, et l'attribution du tableau berlinois est attestée par le groupe presqu'entièrement identique, avec lequel il fut mis en vente en 1820 à Vienne. L'historique de ce tableau permet de revenir sur la question de l'attribution à ( Joya de «L'attaque à main armée» qui provient de la collection Strakosch de Wiesbaden (fin du XIX- sièle). En 1912 ce tableau fut mis en vente à Hambourg comme oeuvre de Goya. Sa manière extrêmement directe, vibrante, picturale, témoigne bien plus du pinceau du maître que de la main d'Eugenio Lucas qui est souvent maniéré, qui pousse la caricature au grotesque et qui est en général moins doué. La variété dans les visages, l'effet impressioniste de la touche, montrent une oeuvre originale et non pas une copie. Il est difficile fie comparer, à partir des photos, la toile de la série de Buenos Aires et celle de Budapest. Cependant, les scènes de genre de Goya méritent bien une étude fouillée, aussi espérons-nous pouvoir revenir encore à cette question. La première rédaction de la présente étude a été lue au congrès d'histoire de l'art de 1973 à Grenade. Cf.: Ponencias y communicaciones. Grenade, 1973. 162— 163.