Kaposy Veronika szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 43. (Budapest, 1974)
PREISS, PAVEL: J. G. Heinsch et les groupes des saints jésuites sur le pont Charles des Pargue
la production sculpturale et lui conférait un aspect artisanal. Le fait que l'on accordait en théorie aux peintres, par suite du caractère plus idéal de leur art, la faculté et le droit d'intervenir dans le travail du sculpteur à titre d'auteur de projet, d'arbitre et de critique, n'avait en effet pas trop d'importance et ne causait en aucun cas un préjudice quelconque au prestige artistique et social du sculpteur. Comme il ressort des documents jésuites, l'invention du peintre était soumise en premier lieu à la critique du sculpteur. L'idée du peintre ne servait que de base de négociations, de raffinement thématique et formel. Le dernier mot revenait au sculpteur qui était ensuite obligé de présenter son propre projet probablement sous forme d'un «bozzeto» ou d'un «modelletto» plastique plus ou moins indépendant de l'esquisse*qu'il devait, après approbation, respecter scrupuleusement dans la réalisation définitive. L'existance des «modèles» dessinés qui servaient de point de départ et de projets généraux lors de l'exécution préparée avec soins et suivie de près de la phase principale de la décoration du pont Charles entre les années 1709 et 1714, est donc confirmée d'une manière incontestable par les deux dessins conservés de Heinsch ainsi que par deux dessins, aujourd'hui inconnus, d'un peintre anonyme et de son concurrent Brandi. Il existait aussi un dessin de Brandi pour le groupe de Sainte Ludgarde par Braun, également disparu, et fort probablement aussi un «modèle» dessiné pour le groupe de Saint Norbert que Brokof, au dire de Brandi ne respecta pas. Ces dessins servaient sans doute à déterminer la conception générale de la sculpture. Après l'expertise, le sculpteur choisi, qui ne prenait aucune part à la «préhistoire» de son oeuvre future et fut invité seulement à l'analyse du dessin, fut engagé à modeler un bozzeto en terre cuite (Saint Jean Népomucène par Matthieu Rauchmiller, 1683 ; Saint Philippe Benice par Michel Bernard Mandl, 1714) ou à sculpter un modelletto-échantillon qui servaient de base pour le contrat ; il en était ainsi pour toutes ou presque toutes les sculptures du pont Charles. Ces modelletti de bois approchaient très souvent de l'état final y compris la polychromie envisagée de la pierre. De ces modelletti de bois, il ne nous reste que quelques-uns et même ceux ne sont que des fragments. Le testament de la soeur de Ferdinand Maximilien Brokof 18 mentionne, malheureusement d'une manière peu claire et passagère, l'existence d'une série importante, sinon complète de modelletti créés par l'artiste pour les statues du pont Charles. Il s'est conservé le modelletto avec sa vive polychromie du groupe de Saint Ignace par Brokof (Musée Municipal de Prague); la statuette dorée de Saint Ignace, qui se trouve actuellement dans une collection privée, provient d'un modelletto ou d'une réplique réduite d'atelier. La statuette polychromée de Saint Gaétan est peut-être aussi un fragment d'un modelletto complet pour la statue de ce saint (Prague, collection privée). 19 Le modelletto pour la statue de Saint Adalbert par Brokof érigée sur le pont Charles en 1709 (Prague, Musée National) est dépourvu soit de sa polychromie, soit au moins de son enduit de craie. 20 Un exemple important, unique dans l'oeuvre de Braun, c'est le modelletto sculpté avec un maximum de détails et ne doré peut-être qu'ultérieurement, exécuté pour le groupe de Sainte Ludgarde (Prague, Galerie 18 M á d 1, K. B. : Bratfi Brokovové (Les frères Brokof). Roèenka Kruhu pro péstování dëjin umëni, années 1921 — 22, Praha, 1922. p. 46, note 21: «Wann mein Bruder Antonio etwas von Bruckenstatuen oder anderen Aufsätzen anständig ist, dann kann er sich auch nehmen.» 19 B 1 a z í c e k , O. J. : - R v n e s , V. : Brokofovsky model. Umëni, XIII. 1964. p. 184, note 10. 20 B 1 a z í c e k , O. J.: - R v nés, V.: Brokofovsky model. Umëni, XIII, 1964. 178.
