Kaposy Veronika szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 43. (Budapest, 1974)

PREISS, PAVEL: J. G. Heinsch et les groupes des saints jésuites sur le pont Charles des Pargue

les deux interlocuteurs (bien qu'ils se trouvent parmi les auditeurs des sermons), c'est seulement le plus proche cpii doit rester à condition qu'il occupe une pose plus pieuse, l'autre doit être en tout cas supprimé. On doit également retrancher la femme assise accompagnée de deux enfants, à cause de nombreuses raison (non spécifiées), mais surtout parce que les Japonais et les Chinois ne permettent pas à leurs femmes de se montrer en public. On recommande d'ajouter un vieux bonze réagissant aux arguments du saint et un Indien s'appuyant contre le rocher, sur lequel se tient le saint. Ce rocher était donc commun sur le projet de Brandi et sur le projet anonyme, critiqué le premier. Enfin il manquait un espace pour l'inscription de la dédicace requise; le projet de son texte termine les observations. Il ne ressort pas de ces objections contre la «modela» de Brandi si celle-ci fut élaborée en collaboration avec Braun ou non. Dans le cas du premier projet anony­me, il est bien probable que le projet fut tracé dans l'idée du peintre, que le sculp­teur n'y coopéra pas, n'en sut rien et s'y opposa le premier. Le nom de l'auteur n'est cependant pas mentionné. Un dessin classé parmi les oeuvres anonymes allemandes au Cabinet d'estam­pes du Musée des Beaux-Arts de Budapest 5 jeta un peu de lumière mais aussi de nouvelles ombres sur le problème. Le type du saint aux flancs d'une largeur pronon­cée et celui des angelots, ainsi que l'identité de la technique de dessin rattachent ce dessin au projet de la sculpture de Saint François Borgia exécutée par Brokof, l'esquisse attribuée primitivement à Brokof. 0 D'après l'esquisse du tableau de retable pour l'église de Karlov 7 et d'après les analogies constatées sur les tableaux de Saint Ignace et de Saint François Xavier à l'église Saint-Sauveur de Clemen­tinum, ce dessin fut reconnu d'une manière absolument convaincante comme l'oeuvre de Jean Georges Heinsen (1647—1712), 8 ce qui détermine aussi l'auteur du dessin de Budapest. Quelle place faut-il cependant attribuer à ce dessin de Heinsen, exécuté d'une grande précision, dans la genèse de la sculpture de Brokof? Il est évident tout d'abord qu'il n'est pas identique à ce «modèle» anonyme dont parle le premier document jésuite. La composition a la forme d'un triangle dont la base est appro­ximativement égale à sa hauteur, donc pas seulement à sa moitié. De nombreux motifs iconographiques cités manquent, mais on y retrouve certains motifs criti­qués, tel le crabe à la croix. En plus il y apparaît certains détails censurés de la «modela» de Brandi, ainsi la femme assise avec des enfants. La critique du couple de figures s'entretenant ineonvenablement sur la «modela» de Brandi pourrait se rapporter directement aux deux auditeurs qui, face à face, gesticulent vivement. 5 Budapest, Szépművészeti Múzeum, inv. No. K. 58.1(54. Dessin à la plume lavé au bistre, 32,8x26,3 cm. Provient de la collection István Delhaes. 6 K u c h y n k a , R. : Sousosí sv. FrantiSka Borgiáse na Karloyë mostè v Praze. (Groupe du Saint François Borgia sur le Pont Charles à Prague). Casopis Spolecnosti pfátol starozitností öeskych v Praze, XVI. Praha 1908. p. 167. M á d 1 , K. B.: Sochy na Karlovë mostë v Praze. (Statues du pont Charles de Prague). Praha, 1921. p. 52. (fig.). Mádl cite ce dessin comme appartenant au Musée Municipale de Prague; dessin disparu depuis son époque. 'LoriS, J. : Kresba od Jana Jirího Heinsohe. (Un dessin par Jean Georges Heinsen). Umëni, XII. 1939 - 40. p. 405 et suiv. 8 N e u m a n n , J. : Malifst vi XVÎI. století v Öecháeh. (Peinture du XVII e siècle en Bohême). Praha, 1951. p. 110, note 147, fig. 1(58. P o c h e , F.: Mátyás Bernard Braun. Praha 1965. p. 134, note 55; l'auteur cite ce dessin dans une note sommaire avec renvoi à J. Neumann, il substitua cependant Liska à Heinsch et appuya ainsi sa conception de l'influence que Liska devait exercer sur la sculpture de Saint Ludgarde par Braun (voir aussi note 16).

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