Kaposy Veronika szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 40. (Budapest, 1973)

PASSUTH, CHRISTINE: Kurt Schwitters, Théo van Doesburg et le «Bauhaus»

ters à Bortnyik, ils se rencontrèrent exactement le 27 septembre 1922, c'est-à-dire pendant le congrès dadaïste-constructiviste. Comme Sándor Bortnyik et d'autres le disent dans leurs souvenirs, au congrès rien de particulier ne se passa, sauf une grande manifestation de solidarité amicale. 37 Après quelques jours passés ensemble, toute la compagnie partit pour Hano­vre 38 où l'échange de vues se poursuivit dirigé par El Lissitzky. D'un autre côté, les deux antipodes du mouvement avant-garde, les représentants extrémistes de l'ordre et du désordre, Schwitters et Doesburg s'étaient si bien rapprochés, non seu­lement dans leurs idées sur le style, mais aussi sur le plan individuel et amical, qu'ils décidèrent de faire ensemble une tournée de conférences dadaïstes en Hol­lande qu'il réalisèrent, avec beaucoup de succès, de décembre 1922 à mars 1923. 39 Cela signifia l'aboutissement à une plate-forme commune de la version «merz» du Dada et de la version Doesburg du néoplasticisme. Dans la suite les deux conti­nuaient à se tenir à leur propre voie, mais non sans exercer l'un sur l'autre une forte influence. (Bien que l'influence de Doesburg sur Schwitters fût indiscutablement plus forte.) Le troisième changement essentiel survenu cette année-là était qu'à la place de Doesburg, forcé de quitter Weimar, Gropius invita Moholy Nagy qui y arriva et à partir du début de 1923, 40 comme professeur titulaire, prit la direction de l'enseignement. Nul doute que Doesburg lui avait frayé le chemin, et, ce qu'il ne réussit pas à réaliser, à faire pénétrer dans le Bauhaus les enseignements cons­truct ivistes, Moholy Nagy y réussit parfaitement. Selon l'opinion de Michel Seuphor, lorsque Moholy Nagy prit la direction du Bauhaus il tenta d'y introduire les idées de Van Doesburg et les élever au rang d'enseignement officiel.' 11 Sous cette forme, cette affirmation n'est pas entièrement justifiée vu que Moholy Nagj? représentait, plutôt que les idées de Doesburg, celles des cons­tructivistes russes. C'est à ce même moment, plus exactement en octobre 1922, que l'art russe fit son irruption dans la vie artistique européenne. C'est à ce moment que fut organisée à Berlin, à la Galerie van Diemen, l'importante exposition russe­soviétique avec la participation de différentes tendances et de différents artistes, pourtant c'étaient les constructivistes russes qui ont produit le plus grand effet sur les contemporains. Moholy Nagy, dont l'art était depuis longtemps ouvert au mes­sage d'El Lissitzky, devint le représentant du constructivisme russe et c'est comme tel qu'il était considéré dans le Bauhaus. il fixa deux morceaux de bois de forme très intéressante et me demanda si je ne voulais pas les lui donner. Prends-les — répondis-je, mais Schwitters ne voulait pas simplement, pour rien et il m'apporta quelques collages afin que j'en choisisse. C'est celui-là que j'ai choisi mais en lui disant que je ne pouvais pas accepter une oeuvre pour deux morceaux de bois, j'ai donc ajouté encore une de mes oeuvres. Je ne me rappelle plus laquelle.» 37 «Nous nous rencontrions dans un café, mais il se peut que c'était à l'appartement de Doesburg. A ce qu'il me souvient, cela n'avait pas particulièrement la forme d'une séance. I nr sculi- chose que je me rappelle : nue conférence à laquelle I nus les professeurs ei élèves du Bauhaus assistèrent. C'était la conférence de Tzara. Schwitters a récité son poème Anna Blume dans l'atelier de Doesburg et un autre poème au congrès.» Communication orale de Sándor Bortnyik. 38 Lissitzky — Küpper s, S. : El Lissitzky. Dresden, 1967, p. 23. 39 Lach, F. : op. cit., p. 53. 10 W e i t e m e i e r, H.: Licht-Visionen. Bauhaus-Archiv, Berlin, catalogue de 1"< >] (fitien de 1972, p. 32-43. 11 L é v e q u e s, J. — J. : An interview with Michel Seuphor. Cimaise, janvier 197L p. :3.

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