Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 39. (Budapest, 1972)

SZILÁGYI, JEAN-GEORGES: Deux canthares apuliens

Or I'Apulie n'était probablement que l'intermédiaire de la composition du tableau dont l'histoire nous conduit plus loin. La représentation d'un cratère béotien à figu­res rouges conservé au Musée National d'Athènes (fig. 12) paraît presque l'original grec du dessin visible sur le miroir étrusque. 54 Ce n'est point seulement l'Eros s'appu­yant contre le loutér qui assure cette connexion, mais bien plus le fait frappant (pie le combat de coqs — dans cette corrélation de loin pas habituel — se trouve lui aussi sous le loutér niais sans qu'il soit motivé, comme sur le miroir étrusque, par la demande de remplir l'exergue resté vide. Bien que pour le moment on ne connais­se pas en Apulie les deux motifs ainsi liés ensemble, puisque le tableau du miroir étrusque dénote incontestablement une inspiration apulienne, on ne peut pas reje­ter absolument la supposition selon laquelle l'artiste étrusque aurait utilisé ici une composition arrivée de la Béotie par l'intermédiaire de l'Apulie, et qu'il l'aurait transformée en une scène mythologique étrusque en «traduisant» la figure d'Eros en une figure de femme, en Lasa, tout en conservant le motif du combat de coqs qui en rapport avec la scène d'Eros avait encore une signification concrète. 55 Cette supposition se heurte à des difficultés d'ordre chronologique, semblables à celles qui se présentent dans le cas des canthares: au moins un trois quart de siècle ou peut-être tout un siècle entier sépare le vase béotien du miroir étrusque. Dans cet intervalle l'intermédiaire apulien présumé put être produit à n'importe quel moment, ce qui pourrait de toute façon aider à surmonter la distance chrono­logique entre les deux tableaux. Si cette supposition s'avère d'une manière ou de l'autre juste, le miroir étrusque est indirectement un nouveau document des rela­tions artistiques béoto-apuliennes au IV e siècle. La rosace représentée sur le pied du loutér du miroir étrusque ne figure pas sur le vase béotien, étonne connaît un motif semblable sur les scènes de loutér des vases apuliens pas non plus. C'est justement la tête féminine visible sur le premier canthare de Budapest qui fournit une possibilité de l'interpréter. Comme le témoi­gne le dessin d'une ciste en bronze de Carlsruhe, 56 le bas du loutér était parfois orné de godrons plastiques. On pourrait supposer que l'artiste du miroir ait représenté le bas godronné du loutér en le développant et en unifiant la vue latérale et la vue d'en bas, en donnant ainsi un nouvel exemple de la conception analytique de l'espace dans l'art de l'Italie au IV e siècle. Tout cela, cependant, nous conduirait peut-être ^.rop loin dans le domaine des suppositions. JEAN-GEORGES SZILÁGYI 1955, pj). 73 et suiv. ; Del C h i a r o, M. A., Arch. Class. 12 (1900) p. 55; récemment o r t i, L., Rend. Ace. Napoli 45 (1970) pp. 256 — 57 (avec références). 54 U r e, A. D., AJA 02 (1958) pp. 393 - 94, pl. 107, fig. 27 - 29. Je dois la photogra­phie publiée sur fig. 12 à l'obligeance de feu Chr. Karuzos. 55 Cf. Seit m a n, C. T., RSA 26 (1923-25) pp. 93 et suiv. Les Lasas en tant que correspondants étrusques des Erotes grecs: Il c r b i g —Si m o n: op. cit., (ci-haut note 51) p. 25. • 5fi S c li u m a c h e r, K.: Line pränestinische Ciste. Heidelberg, 1891, pl. II, à droite sous la tête de lion.

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