Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 37. (Budapest, 1971)

POGÁNY-BALÁS, EDITH: L'influence des gravures de Mantegna sur quelques dessins de Leonard de Vinci

On peut constater que les motifs principaux de cette gravure remontent au groupe des Dioscures du Monte Cavallo (fig. 21);

<; Mantegna a adopté trait pour trait quelques détails de celui-ci en les représentant fidèlement. Dans l'angle supérieur de droite de la feuille intitulée «Combat de dieux marins» (B. 18) on voit une statue de Neptune se tenant de dos sur un socle (fig. 18). Le modèle de cette figure était celle du groupe des Dioscures dite «Opus Praxitelis» dont l'épaule n'est pas recouvert d'un manteau (fig. 17). La vue de dos de la statue de Neptune de Mantegna se présente dans un angle où l'attitude des pieds semble plus droite, bien que la différence entre les jambes d'appui et libre soit là aussi bien distincte. La musculature du dos de la figure représentée sur la gravure est également identique à celle de la statue, ainsi que le montre nettement la gravure de Lafréri (fig. 20), datant du milieu du XVI

e siècle et exécutée encore avant la restauration de la statue. Le modèle du dos, le bras plié, l'angle d'inclinaison de l'autre bras baissé, la coiffure, les boucles serrées par un anneau, sont parfaitement identiques dans toutes deux oeuvres. Le Neptune de Mantegna tient dans sa main baissée un poisson, et entre les doigts de la statue se trouvait jadis une lance. Mantegna a utilisé dans une autre oeuvre également une figure du groupe des Dioscures ; il a représenté sous la figure d'un jeune homme s'appuyant sur une corne d'abondance de sa gravure intitulée «Bacchanale à la cuve» (B. 19), la figure dite «Opus Phidiae», de laquelle il n'est pas encore fait mention dans la littérature d'art. Déjà Pisanello a fait une copie de dessin de cette figure du groupe.

7 Parmi ceux qui dans leurs oeuvres ont utilisé les figures du groupe avec l'intermédiaire des créations du Quattrocento, c'est Dürer qu'on relèvera.

8 Tout ceci permet d'établir que Mantegna n'aurait pu créer la figure de Neptune avant son voyage à Rome. Il dut voir de ses propres yeux le groupe des Dioscures, car ce n'est qu'une contemplation directe qui put l'inspirer de rendre l'une de ses figures avec une telle vigueur plastique et dans cette pose. Par conséquent, en datant la gravure nous devons accepter la constatation de Hind

9 (pii la place à 1490. A savoir, Mantegna séjournait à Rome de 1488 à 1490, et c'est alors ou après son séjour romain qu'il dut exécuter les gravures, mais au plus tard en 1494, car Dürer fit des copies en dessin d'après des gravures de Mantegna lors de son premier voyage en Italie. On reconnaît sur la gravure aussi dans les chevaux (fig. 12) des deux dieux marins les deux chevaux du groupe des Dioscures du Monte Cavallo. Môme, l'attitude de leurs tôtes affrontées est celle qu'on voit dans l'ancienne disposition du 6 Le groupe des Dioscures du Monte Cavallo à Rome n'était jamais enseveli sous la terre, mais était visible pendant tout le Moyen Age près des ruines des thermes de Constantin. Il fut mentionné pour la première fois dans l'Itinerarium datant de l'époque de Charlemagne, et dans les Mirabilia remontant au XII

e siècle. Petrarca, puis Poggio Braceiolino ont également écrit de lui. Bibliographie: Michaeli s, A. : Monte Cavallo. Rom. Mit t. XIII, 1898, p. 248-274; S e ta, A. délia: Il Nudo nell'Arte. Milano-Roma, 1930, p. 156; L i p p o 1 d, G. : Die griechische Plastik. München, 1950, p. 156; S c h e r e r, M. R. : Marvels of Ancient Rome. New York — London, 1956 ; D e g e n h a r t, B, — S c h m i t t, A. : Gentile da Fabriano in Rom und die Anfänge des Antikenstudiums, Münchner Jahrbuch der bildenden Kunst, XI, 1960. München; Nash, E.: Bildlexikon zur Topographie des Antiken Roms, Tübingen, 1962, p. 442; Egger, G.: Probleme Konstantinischer Plastik. Jahrb. der Kunsthist. Sammlungen in Wien, 1966, p. 71. 'Degenhart, B. — S c h m i t t, A. : op. cit. p. 128; F o s s i, M. — T o d o r o w, M. : I disegni di Pisanello e délia sua cerchia. Firenze, 1966. 8 P o g á n y - Bálás, F. : About the Problems of an Antique Archetype of Mantegna's and Diirer's. Acta Históriáé Artium, 1971, p. 79. 9 H i n d, A. M. : op. cit. V. p. 27.