Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 34-35. (Budapest, 1970)

URBACH, SUZANNE: La «Vierge de Douleur» de Hans Baldung Grien au Musée des Beaux-Arts

du Calvaire du maître-autel de Fribourg et du tableau d' Aschaffenburg. 4 A la suite de Térey, Z. Takács fit mention du tableau, 5 puis en 1912, c'est encore Térey qui lui consacra quelques lignes. Il a considéré la Vierge de Douleur comme le volet droit d'un triptyque du Calvaire qui, selon lui, dut faire pendant d'un volet por­tant la figure de Saint Jean l'Evangéliste. Cette identification iconographique fut adoptée aussi par Curjel qui a pris le panneau de Budapest pour un fragment du Calvaire. 6 Dans le catalogue du Musée des Beaux-Arts, édité en 1924, Térey a répété son opinion antérieure.' Mettant en doute cette identification, André Pigler a très justement constaté que la figure féminine ne pouvait représenter la Mère de Douleur qui, dans les scènes du Calvaire se tient à droite du Christ. Or, ayant considéré lui aussi le pan­neau comme le volet d'un retable de la Passion, il lui a donné le titre «Sainte femme pleurant». 8 Il n'a pas pris en considération l'ouvrage de Perseke, paru en 1941, dans lequel l'auteur avait déjà constaté que le panneau de Budapest ne pouvait faire partie d'une scène du Calvaire, et qu'il était très proche du vitrail de l'ancienne Chartreuse de Fribourg. 9 Le fond neutre et d'une couleur sombre du tableau de Budapest, la branche d'arbre d'une forme bizarre dans l'angle droit supérieur, et l'espace telle une niche marqué par un carrelage quadrillé prouvent que le tableau ne pouvait appartenir à une scène du Calvaire à grand spectacle, mais qu'il devait être le revers extérieur d'un volet droit d'un triptyque. En contradiction avec sa forme naturaliste, la branche d'arbre part de rien, et évoque le motif de remplage des retables du gothique tardif. Les rinceaux gothi­ques ont revêtu au début du XVI e siècle, des formes naturalistes de branches et de feuillages (Astwerk, Laubwerk), et devinrent un élément architectonique destiné à créer l'espace ou le terminer tel qu'on le voit sur le tableau de Budapest. Ce motif remonte au portrait de Krell, une oeuvre de jeunesse de Dürer. Baldung dut le voir à Nuremberg et c'est sur le vitrail de Löffelholz de l'église Saint Laurent, l'une des oeuvres maîtresses de sa période de Nuremberg (150(5) qu'il l'avait pour la première fois employé. 10 Plus tard ce sont les saints debout figurant sur les revers du maître­autel de Fribourg qu'il a encadrés de branches d'arbre montant, ornées de feuilles de vigne et formant des arcades. 1 Bâle, Öffentliche Kunstsammlung: La Sainte Trinité avec la Vierge de Douleur et Saint Gilles, après 1512, travail d'atelier, exécuté sur la commande d'Aegidius Has, curateur de la cathédrale de Fribourg. Londres, National Gallery: La Sainte Trinité, 1512, Fribourg, Münster, revers du maître-autel, 151(5. Le tableau d'Aschaffenburg est plus récent. Cf. Avisstellung Hans Baldung Grien. Staatliche Kunsthalle, Karlsruhe, 1959, n° 70 (cité clans ce qui suit comme catalogue Baldung). 5 T akác s, Z.: Die Neuerwerbungen des Museums für Bildende Kunst, Cicerone, III, 1911, ]). 866. 6 C u r j e 1, H.: op. cit., p. 75. 7 Catalogue de la Galerie des Maîtres Anciens du Musée National des Beaux-Arts (en hongrois). Budapest, 1924. p. 6. 8 P i g 1 e r, A. : op. cit., 1954, et op. cit., 1967. 9 Perseke, H. : Hans Baidungs Schaffen in Freiburg. Freiburg in Hr., 1940, p. 50, n° du cat. 5, pp. 83 et suiv. 10 Sur le motif: Reallexikon der deutschen Kunstgeschichte, I. Mot rubrique Astwerk (H. W e n t z e 1). Récemment Braun— Reichen b a c h e r, M. : Das Ast- und Laubwerk. Entwicklung, Merkmale und Bedeutung eines spätgotischen Ornamentsform. Nürnberg, 1966. - Sur le vitrail de Löffelholz : K n a p p e, K. A. — Oettinger, K. : Hans Baldung Grien und Albrecht Dürer in Nürnberg. Nürnberg, 1963, pl. 42-59 et pp. 47 et suiv.

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