Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 32-33. (Budapest, 1969)
SZILÁGYI, JEAN GEORGES: Un probleme iconographique
tation sur les monnaies, donc avant la seconde moitié du II e siècle av.n.è., 25 mais elle ne peut aucunement être antérieure à l'époque ptolémaïque, lorsque cette forme du culte dTsis s'était constituée en tant que continuation des antécédents égyptiens. 26 En considération de la Niké de Samothrace, il n'est pas malaisé de s'imaginer de quelle manière la statue originale a été dressée sur la proue d'un bateau. Plus problématique est la représentation en ronde-bosse du tissu que la figure de femme tient dans sa main. Il est, dès le début, vraisemblable que les bas-reliefs réduits aient représenté la statue avec plus ou moins de modifications. En reproduisant en bas-relief une oeuvre modelée en ronde-bosse ceci était dans une certaine mesure inévitable, mais on voit encore d'autres différences plus ou moins grandes entre les diverses représentations, divergeances dues en partie sans doute au fait que les maîtres ayant vécu hors d'Alexandrie n'avaient connu la statue de culte originale pour la plupart qu'indirectement ou parfois seulement de mémoire. C'est pourquoi il faut considérer les monnaies alexandrines comme les meilleurs sources, 2 ' ainsi il est particulièrement significatif que c'est justement avec la représentation d'une monnaie alexandrine que la vue latérale de droite de la statue de Budapest accuse une parenté intime (fig. 27). 28 Outre l'identité du motif entier de la figure de femme, aussi la chute du chiton léger et du manteau qui le recouvre est la même ; bien entendu sur la grande statue de marbre les plis sont travaillés bien plus richement que sur les monnaies. Considérant le torse, rien ne nous empêche de nous imaginer l'attitude des bras de la statue de la même façon dont elle est visible sur les monnaies; indépendamment de cette interprétation, Hekler, dans sa publication, est arrivé lui aussi à ce même résultat. Voyant les monnaies, il est également indiscutable que l'attitude de la tête regardant de côté — telle qu'elle est visible sur le bas-relief de Délos et sur la lampe corinthienne — était imposée par la représentation en relief d'une statue en ronde-bosse. Le visage de la statue originale regardait en avant. Sur les monnaies d'Alexandrie (et souvent aussi sur les autres monnaies) la représentation du bateau est absente, 29 tout comme sur la statue de Budapest. Dans le cas de cette dernière son absence est plus compréhensible, car les circonstances de l'érection de la statue purent facilement motiver cette sorte de copie «abrégée». Toutefois, il ne faut pas négliger la difficulté principale de l'identification, le seul grave obstacle, notamment que la partie prépondérante des versions de la représentation montrent la déesse de sorte que non seulement le bout de son manteau flotte derrière elle (ses vestiges existent sur la statue de Budapest également), mais le vent qui gonfle le manteau en forme autour de l'épaule et de la tête une énorme voile. Parmi les représentations en relief, ce motif n'est absent que sur le basrelief de Délos et sur une monnaie de Byblos, 30 qui tous deux peuvent être datés 25 H. S e y r i g chez Bruneau, II, pp. 303— 304. 26 Sur celles-ci v. D. Müller: Aegypten u. die gr. Isis-Aretalogien (Abh. Sachs. Akad. d. Wiss. zu Leipzig, Philos.-bist, Kl'. 53,1). Berlin, 1961, pp. 41-42 et 61-67, et à sa suite Bruneau II, pp. 306 — 308. 27 Sur l'origine alexandrine du type v. K. H c g 1 i n g, Angelos 1 (1925) p. 130. 28 Jahrb. f. Antike u. Christentum 8-9 (1965-66) pl. 8,2 (d'aprèsDattari, Monete imperiali 17, 1767). - Mlle. Susan Handler, qui prépare un ouvrage synthétique sur les représentations de l'Isis Phai'ia sur les monnaies alexandrines, a bien voulu me faire observer que le côté gauche de la statue de Budapest correspondait aux monnaies alexandrines sur lesquelles la déesse est représentée de ce côté. 29 B r u n e a u I, p. 439. ""Bruneau I, P- 442.