Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 31. (Budapest,1968)

PASSUTH, CHRISTINE: Trois oeuvres de Kolos-Vary au Musée des Beaux-Arts

est l'éclairage: la lumière éclairant en faisceaux les figures sombres de l'enfant et de la femme, font apparaître comme dans un éclair —semblablement aux illustrations de l'Apô­tre — les divers éléments de l'arrière plan. La voie que l'artiste a parcouru, des eaux-fortes jusqu'à cette feuille, est très importante: le peintre devint pendant ces quelques années un artiste qui s'est créé un langage des formes indépendant et propre à lui. Dans cette période, l'art de Kolos-Vary évolue dans un rythme rapide: il abandonne le style narratif et académique pour se rapprocher de l'expressionnisme, puis, à la fin des années 1920, de la peinture abstraite. En 1927, il rend compte de ses résultats à l'exposi­tion de la Galerie Mirosmenil. 1:i La revue hongroise «Erdélyi Helikon» fit un rapport de cette exposition de la manière suivante: «Le caractère de la première exposition de Kolozs­vári est marqué non par des résultats précis, mais plutôt par les signes diagnostiques des nouvelles influences, de l'anarchie régnant dans l'art de Paris. . . Mais, même ainsi, c'est une promesse magnifique pour le lendemain et nous y avons fait la connaissance d'un nouveau Kolozsvári qui procède avec une conscience ferme. La peinture actuelle de Kolozsvári se rapproche de l'abstraction.» 14 Vivant à Paris, ses liens avec la Hongrie se relâchent graduellement. lo II continue à travailler pour les revues hongroises: 16 en 1928, la revue «Magyar Grafika» publie une affiche du peintre, 1 ' et en 1936, les critiques d'art rendent compte, aussi en Hongrie, de son exposition collective organisée à Paris, à la Galerie Pierre. 18 Plus tard, ces liens con­tinuent à se relâcher, et ce n'est que sa participation à l'«Exposition d'Artistes Hongrois» organisée, en 1947, à Paris, à la Galerie Busy, 19 qui rappelle l'origine hongroise de l'artiste qui s'est éloigné de la peinture de son pays. Dans la peinture et les oeuvres graphiques de Kolos-Vary, son souci des effets de la lumière et de l'ombre, et de la perspective, se manifestant dans ses oeuvres de jeunesse, se fait valoir d'une manière nouvelle. Ses compositions sont pour la plupart agencées de zones horizontales superposées qui, à leur manière, rendent sensibles la profondeur de l'espace et la distance. Ses oeuvres dénotent fort souvent l'expérience vécue de la nature: dans les zones parallèles marquant l'eau et la terre, il fait entrer parfois de grands ronds, évoquant le soleil, qui assurent l'équilibre de la composition. Comme il l'écrit lui-même: «Mes tableaux sont composés d'éléments parallèles et souvent de ronds. La succession des lignes parallèles suggère les horizons vus à des distances différentes, et les ronds (ou les soleils) donnent le point de repos des yeux, mesurant ainsi l'espace en profondeur.» 20 Le tableau dont Kolos-Vary fit don au Musée des Beaux-Arts 21 est composé éga­lement selon le système des zones parallèles (fig. 45). Au bas, le fond clair, d'une couleur ocre est pénétré de taches d'un rouge vif, puis des zones gris-foncé et d'un bleu foncé vigoureux forment l'axe de la composition, et la zone supérieure d'un gris effacé achève 13 Donnée tirée du catalogue de l'exposition de Kolos-Vary, organisée en avril-mai 1962, à Paris, à la Galerie du Fleuve. 14 G y o m a i, L: A párizsi magvar festők munkássága (L'œuvre des peintres hongrois de Paris). Erdélyi Helikon, 1930, p. 249. ' 15 C'est encore Imre Gyomai qui dans la revue «Literatura» écrit de l'exposition sous le titre: «C'est ce que font à Paris les peintres, sculpteurs, dessinateurs et architectes hongrois». Literatura, 1929, p. 160. 16 Le quotidien Az Est, le 20 février 1929. p. 9. 17 Magyar Grafika, 1928, n" s 1—2, p. 5. 18 Forum, 1936, n° 2, p. 8. 19 Donnée tirée du catalogue de l'exposition de Kolos-Vary, organisée en avril-mai 1962, à Paris, à la Galerie du Fleuve. 20 Préface de Kolos-Vary écrit, en nov. 1965, pour le catalogue de son exposition organisée à la Galerie Katia Granoff. 21 V. la note n° 2.

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