Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 28. (Budapest,1966)

A. P.: Les visiteurs de la Galerie Esterházy

Après son acquisition, les feuilles non paginées du volume (Archives du Musée, n° d'inv. 491/1959) furent munies d'une pagination à la machine. Les 368 pages sont pour la plupart remplies des signatures des visiteurs qui, à peu d'exceptions près, y ont marqué le pays de leur résidence ainsi que la ville, leur domicile permanent. De même, il ressort de la plupart des signatures aussi la profession des visiteurs. Beaucoup ont ce­pendant manqué de noter le jour de leur visite, ainsi dans nombreux cas nous sommes réduits à conclure à la date de la visite, sinon au jour, mais du moins au mois, en la com­parant aux signatures proches ou plus distantes. Fixer la date approximative de ces inscriptions non datées devient encore plus malaisé vers la fin de l'album où les feuilles furent interverties, sans doute lors de la reliure ou de la restauration du volume. Le nombre des visiteurs variait annuellement entre 800 et 1300. Si, à présent, nous relevons parmi les noms des visiteurs des quinze années mentionnées les noms les plus im­portants, ceux des artistes, collectionneurs, spécialistes de l'histoire de l'art attachés aux di­vers musées, musiciens, écrivains, érudits, hommes d'état et hommes politiques, il convient de souligner que ces extraits ne peuvent donner qu'un choix fort restreint. Par ailleurs, il n'est pas non plus exclus que dans un petit nombre des cas nous n'ayons pas réussi à identifier le propriétaire d'une signature difficilement lisible, ou bien que l'importance du propriétaire d'une signature nettement lisible nous ait échappé parmi les nombreux noms indifférents. Les extraits marquent en première place la pagination du livre d'or, en deuxième place la date de la visite, et cela en marquant uniformément par des chiffres le jour, le mois et l'année, puis donnent en italiques littéralement la signature du visiteur, donc son nom, sa qualité et son domicile, et la remarque éventuellement ajoutée à son nom. Là où il nous semblait indiqué, nous avons ajouté quelques données biographiques (entre parenthèses l'année de la naissance et de la mort). Les visiteurs hongrois de la Galerie n'étaient pendant les quinze ans en question pas aussi nombreux qu'on l'aurait pu attendre, vu l'origine hongroise du propriétaire de la Galerie et la proximité relative entre Vienne et la Hongrie. Toutefois, la torpeur de la nation et les conditions aux temps du gouvernement tyrannique de Bach et Schmer­ling, qui suivit la défaite de la guerre d'indépendance hongroise, donnent une explica­tion évidente de ce symptôme Il existe des traces du fait que le propriétaire de la Galerie lui-même s'intéressait au livre des visiteurs: par une ligne horizontale il a, pour ainsi dire, clos la liste des noms et a apposé sur la marge de droite de la feuille, donc à un endroit distinct, sa signature: 69. 12 V 1851 Paul Esterházy. (1786—1866). En ce qui concerne les visiteurs non hongrois ce sont les Allemands qui, à côté des Anglais, nation par excellence de voyageurs, prédominaient et parmi lesquels un nombre remarquablement grand étaient des Hambourgeois. D'année en année un bon nombre de Français et de Russes venaient rendre visite à la Galerie. Une attention particulière méritent aussi les visiteurs arrivés des États Unis de l'Amérique qui se rendirent à Vienne sans doute non uniquement pour voir les galeries d'art, et moins encore la Galerie Esterházy, mais une fois à Vienne, la plupart ne manquaient pas de visiter la grande collection du magnat hongrois. Des nombreux noms nous ne relèverons comme curiosité qu'un seul : 181. VI 1855. John F. Kennedy Alabama U. S. A. Probablement un aïeul du président assassiné des États Unis. En dehors de l'Europe, nombreux pays exotiques des autres continents figurent parmi les pays de résidence des visiteurs: l'Egypte, la Chine, le Java, le Ceylan, l'Inde, l'Australie, le Brésil, l'Argentine, le Mexique, le Cuba, la Costarica, le Chili, le Pérou etc. Certes, il ne faut pas surestimer la profondeur et la durabilité de l'effet que les visites

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