Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 27. (Budapest,1965)
GARAS, CLAIRE: Giorgione et giorgionisme au XVIIe siecle, II.
dente dans une composition vénitienne quelque peu plus récente, représentant le Christ et la femme adultère, un tableau à nombreux personnages, qui a passé de l'ancienne collection du Duc de Modène à la Galerie de Bordeaux et qui a figuré aux XVII e et XVIII e siècles comme une oeuvre de Titien (fig. 30). La composition, avec dans l'axe central le Christ debout entouré de part et d'autre d'un prêtre en cagule, et sur les deux bords la figure du pharisien et la femme adultère, remonte incontestablement à la même conception, mais on retrouve sur le tableau de Bordeaux aussi les deux têtes de portrait •— sur le bord droit la tête d'un jeune homme casqué et celle d'un homme moustachu et barbu — qui, selon les catalogues de Paris représentaient Giorgione et Palma le Vieux. Le maître du tableau de Bordeaux, qu'on pourrait chercher de préférence parmi les maîtres de formation flamande de l'atelier de Titien, a dû s'inspirer de la représentation de la collection Giustiniani qu'il utilisait et variait. Il se peut cependant, que l'un et l'autre tableaux ont eu un modèle commun antérieur, entre-temps perdu. D'autres liaisons, bien que plus effacées, avec le tableau de la collection Giustiniani présente une composition de P« Adultère » du Musée Condée de Chantilly, qui auparavant a été également attribuée à Giorgione, (voir la figure de profil du gros pharisien sur le bord gauche et sur le bord droit le soldat casqué — fig. 31). Ce tableau provenant de la collection Northwick, bien qu'il soit plusieurs fois mentionné dans la littérature, n'a jamais été reproduit ou plus amplement analysé, ainsi il fut attribué tantôt à Giorgione, tantôt à Piombo, à Domenico Mancini ou à Rocco Marconi. 5 C'est avec les créations de Giovanni Cariani que les visages ronds, les formes un peu grossières et les couleurs voilées accusent une parenté stylistique effective; ils nous rappellent le mieux le maître du « Christ portant sa croix » de Bergame et de la « Femme couchée » de Berlin. En dehors du tableau de la collection Giustiniani, on a, au XVII e siècle, tenu à jour nombreuses compositions de la « Femme adultère » attribuées à Giorgione. L'identification de la plupart de celles-ci constitue aujourd'hui déjà une tâche irrésoluble. Nous ignorons comment se présentait le tableau de l'Adultère qu'on mentionnait en 1612, comme étant à Venise en la propriété d'Antonio Sala, ou celui qui figurait en 1656 dans la collection de Michèle Spietra à Venise sous la mention « vien da Giorgione ». Nous ne connaissons pas authentiquement le tableau signalé dans l'édition de Sansovino-Martinioni, au Palazzo Pesaro de Venise (1663), ni celui qui selon le peintre Livio Meus a dû être l'oeuvre de Giorgione ou de Titien (1672). 6 Le tableau du « Christ et la femme adultère » qui a passé de la collection de Vincenzo Imperiali (1661) en la possession de la reine Christine de Suède, et qui est cité dans l'inventaire de 1689, nous est au moins connu par le volume de gravures faites d'après la collection Orléans (fig. 32), tableau duquel nous sommes en mesure de constater qu'il n'est pas identique à celui de Chantilly, comme on l'avait supposé. 7 La compofi Chantilly, Musée Con dé, panneau, 80 X 94 cm. Waagen, G. F.: Treasures of Art in Great Britain. London, 1854. III. p. 202, Giorgione. Palluechini, R. : Sebastiano Veneziano. Milano, 1944. p. 181, vraisemblablement Rocco Marconi. Berenson, B. : op. cit. I. p. 107, Mancini. Encore une autre « Adultère >> attribuée à Giorgione a figuré dans la collection Northwick. V. Waagen, G. F. : op. cit. III. p. 202, (Romanino), qui fut vendue en 1910 chez Christie avec la collection Erle Drax. (N° 27, 51 X 66 inch.) 6 V. la liste jusqu'ici la plus complète des représentations de l'Adultère attribuées à Giorgione dans Richter, G. M. : Giorgio da Castelfranco. Chicago, 1937. p. 219. Les types de composition ne sont pas distingués. 7 La liste de la collection Imperiali v. L u z i o, L. : La galleria dei Gonzaga venduta allTnghilterra. Milano, 1913. p. 306. Sur l'acquisition de la collection Imperiali par la reine Christine v. B e 11 o r i, P.: Vite dei pittori, scultori ed architetti. Roma, 1672»