Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 27. (Budapest,1965)
KAMÍNKOVÁ, EVE: Les dalles de pavement de Zalavár: deux inscriptions
LES DALLES DE PAVEMENT DE ZALAVÁR: DEUX INSCRIPTIONS La description précise et détaillée des fragments de sculpture trouvés à Zalavár, donnée par Géza Entz dans le n° 24 du Bulletin du Musé des Beaux-Arts, est accompagnée de photographies très nettes qui permettent d'étudier les inscriptions des dalles à figures d'animaux et de préciser leur lecture. Il s'agit de la dalle au lion (n° 24, fig. 22) et de la dalle à l'aigle (ibid. fig. 21), dont les champs intérieurs, ornés de figures animales sont encadrés de bandes inscrites: environ 8 à 10 caractères romains gravés de chaque côté du carré. La dalle au lion est mieux conservée, le commencement de l'inscription est bien lisible. Au-dessus de la tête du lion, l'auteur de l'article cité a lu correctement: SVM LEO, mots devant lesquels il a rangé le dernier mot du côté gauche, OMNIS. Quant au reste de l'inscription, dont plusieurs lettres manquent ou sont illisibles l'auteur le trouve inintelligible. Néanmoins l'inscription dut avoir quelque sens. Essayons de le trouver. Sous la figure du lion, on lit : ME FERVNT. La lettre N est renversée. Du côté droit, on distinque un T, devant lequel 4 à 5 caractères ont dû être gravés sur l'angle cassé. Après le T, il y a 2 caractères estompés suivis des lettres S.D. Du côté gauche devant le mot OMNIS, la moitié du texte (4—5 lettres) manque. Il est clair que l'animal figuré dans le carré intérieur se présente lui-même par les paroles de l'inscription ; il dit son nom et, probablement, la qualité principale (proprietas) ou le rôle qui lui est attribué dans les fables ; pour le lion c'est le rôle du roi des animaux. A notre avis, la phrase commence par le mot SVM, inscrit dans l'angle gauche au-dessus de la tête du lion. Le reste peut être lu de la manière suivante: SVM LEO (IN BES) T (IA)S D(ominari) ME FERVNT . . . OMNIS. « Omnis », placé à la fin de la phrase, serait dans ce cas l'accusatif du pluriel et s'attacherait au substantif « bestias », où bien ce serait un nominatif du pluriel se rattachant à un substantif, sujet de la proposition, qui se trouvait devant « omnis ». De la dalle à l'aigle il ne subsiste que la partie inférieure. Dans le champ carré intérieur on voit le corps de l'oiseau. Ce qui reste de l'inscription, c'est la partie inférieure: trois caractères sur le côté droit et un S sur le côté gauche, suivi d'un trait vertical qui pourrait être un I. Au-dessus de la tête de l'aigle on peut supposer les mots: (SVM AQULLA), la partie conservée peut être lue: (V)OLO | PRO(X)IMA CE(L) SI(S). A la fin, on attendrait plutôt le mot CE LI S, mais l'espace donné n'a pu abriter qu'une seule lettre dans l'angle de la dalle. Les caractéristiques des animaux figurant dans les fables du moyen âge sont puisées le plus souvent dans les « Etymologies », oeuvre compilée au VII ème siècle par l'évêque Isidore de Seville. Le Livre XII de cet ouvrage est consacré aux animaux. Or, le lion y est caractérisé comme le roi des animaux: Leo autem Graece, Latine r e x interpretatur, eo quod prineeps sit omnium bestiarum (XII 2,3).