Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 26. (Budapest,1965)

HARASZTI-TAKÁCS, MARIANNE: Études sur Toulouse-Lautrec

Au début de son séjour, à Paris il ne se môle pas à la société d'artistes bohèmes et petits bourgeois, il reste, môme dans les boîtes les plus obscures du Montmartre, l'aris­tocrate fier de son origine, qui ne fait qu'une «excursion» dans le monde des artistes. Le fait qu'il approche l'art du côté de la pratique et non de celui de la théorie, ses excursions passionnées dans le domaine de la technique de la lithographie 42 le font paraître aux yeux de ses contemporains comme un «aristocrate dilettante», et ne recherchant pas la réussite, — ses moyens pécuniers ne l'obligeaient pas — rien ne l'amène à produire des portraits «de gala» à la manière des peintres académiques, ni à s'incliner devant le goût des petits bourgeois, comme l'étaient obligés de le faire les artistes graveurs. Cependant personne, même l'artiste le plus solitaire, ne peut vivre en dehors ou au-dessus de la société. On sait qu'une amitié, datant des années scolaires, le liait à Maurice Joyant, (pii en 1890, après la démission de Theo van Gogh, devint le directeur artistique de la Galerie Goupil et qui achetait les oeuvres des Impressionnistes et des Postim­pressionnistes et leur offrait une possibilité d'exposer leurs créations. 43 Il est connu <[iie dès alors il lui rendait visite presque quotidiennement à la galerie où il eut l'occa­sion de faire la connaissance des créations des meilleurs représentants des tendances d'avant-garde en ces temps-là pas encore reconnues. Bien qu'on ait l'habitude de parler de lui comme de quelqu'un qui passe son temps au Moulin-Rouge, aux cour­ses de byciclette du Nouveau Cirque, ou dans les maisons de la Rue des Moulins, il est aussi connu qu'il fréquentait la rédaction de la Revue Blanche laissant le champ libre aux tendances littéraires et artistiques les plus modernes, et qu'il était lié d'amitié à la famille de Natanson dont la maison était fréquentée par nombreux artistes, écrivains et critiques d'art. 44 Ces oeuvres montrent qu'il a connu et tenu à jour non seulement l'oeuvre de Degas, mais aussi de van Gogh, Seurat, Carrière et Gauguin, peintres qui résolurent les problèmes des formes d'une manière ana­logue que lui. C'est B. Nicholson qui, dans l'article résumant les expositions de l'année 1951 de Lautrec, est le premier à mentionner que Lautrec avait connu déjà avant 1884 les tableaux de Manet, et qu'il eut au milieu des années 1880 des con­tacts avec Seurat et van Gogh, 45 dont la preuve est le splendide portrait en pastel qu'il peignit de ce dernier en 188 7. 46 Nicholson fait mention aussi du rôle des Japo­lî A ce sujet c'est Thadée Natanson qui trace de Lautrec l'image la plus plastique: «... un matin où j'avais été chercher un peu tard, à l'imprimerie. La presse s'était tue. L'atelier paraissait vide. Ce n'est que le pied sur une des dernières marches qui y descen­daient que j'ai pu découvrir enfin Lautrec, non pas penché, couché, toute de son peu de long couché, sur une pierre; beaucoup plus grande que lui. Jamais satisfait, toujours achar­né, il caressait jusqu'au tout dernier moment, pour une retouche de plus, la dalle qui devait, dès le début, de l'après-midi, se mettre en train pour imprimer la première cou­leur». Un Henri de Toulouse-Lautrec. Genève. 1951. p. 94. 4:1 V. entre autres R e w aid, J.: Post-impressionism from van Gogh to Gauguin. New York, 1956. p. 545. 44 Cf. Natanson, Th.: Peints à leur tour. Paris, 1948. Parmi les auteurs hongrois nous citerons à ce sujet les Mémoires de Rippl-Rónai: «C'est che/ Bernheim que furent exposées il y a trois ans et demi leurs oeuvres qui étaient en la propriété de Thadée Natan­son; la préface du catalogue de cette exposition a été écrite par Mirbeau. Ce sont surtout Vuillard Bonnard, Valloton qui y figuraient... C'est de cette société d'artistes que firent partie en plus Denis, Sérusier, Ranson, pendant un temps aussi Cottet, et Toulouse-Lau­trec jusqu'à sa mort. C'est une société île pionnier — et compte les parents — parmi les peintres Cézanne, Gauguin, Renoir, Pissarro, Degas, Seurat, Signac, et parmi les sculp­teurs Rodin et Maillol, duquel j'ai déjà parlé». Op. cit. p. 44. 45 N i c h o 1 s o n, B.: Notes on Henri de Toulouse-Lautrec. The Burlington Magazine XCIII (1951) p. 299. 46 Collection V. W. van Gogh, Laren. Cd

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