Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 25. (Budapest,1964)
GARAS, CLAIRE: Giorgione et giorgionisme au XVIIe siecle I.
plan et la lettre V figurant sur le parapet clans les tableaux de Modène et de Boston, le rapproche de ce groupe de portraits très discutés des années autour de 1510, que généralement on met en rapport avec Giorgione et le jeune Titien. 40 Le nombre des versions subsistant témoigne de la popularité et de la réputation du tableau original. La tradition se rattachant aux tableaux, et remontant dans le cas de la version de Budapest au début du XVII e siècle, ainsi que la haute qualité artistique des exemplaires de Budapest et de Houston imposent de toute manière aux chercheurs d'étudier plus attentivement le problème de l'appartenance de la « Femme en blanc » et de décider l'ordre des attributions hésitantes et contradictoires (Cariani, Licinio, Piombo, etc.). 41 Cette tâche est d'autant plus difficile que la version de Budapest provenant de la collection de Bartolommeo délia Nave et connue par quelques spécialistes seulement, est malheureusement dans un état fort détérioré et mutilé. Toutefois, pour déterminer son maître, le portrait en buste de la soi-disant Laura pourrait nous fournir un certain point de repère, composition que Wenzel Hollar avait gravée en 1640 comme étant une oeuvre de Giorgione. Les formes du corps, l'ovale presque rond du visage, l'échancrure et la façon de la robe, ainsi que toute la pose rappellent vivement le type de tableau de Budapest et de Modène, et il est incontestablement son analogie la plus proche. 42 Pareillement au portrait de la femme en blanc, deux autres créations attribuées à Giorgione, dans la collection de Bartolommeo délia Nave (n 03 48 et 49), sont passées de la collection impériale de Vienne dans le château de Pozsony, puis dans celui de Bude, pour entrer finalement au Musée des Beaux-Arts de Budapest. Ces tableaux portaient la désignation : « A Roman Consul armd crownd with bays as triumphing » et « The wife of the said Consul crownd with Vines » (fig. 51 — 52). Dans l'inventaire de Léopold-Guillaume ils ont figuré comme les oeuvres de Palma l'Aîné, avec une description précise mais sans la détermination du sujet (n os 171 —172). Cette attribution a été acceptée en générale jusqu'aux temps les plus récents. Or, les doutes manifestés par A. Spahn, le monographe de Palma, viennent d'être corroborés par l'inventaire de Venise et la radiographie de Budapest. H n'est de loin pas certain que les tableaux charmants aux couleurs fraîches, connus aussi sous le titre de « Fiancés », soient en effet les oeuvres de jeunesse de Palma. 43 Les deux têtes 40 V sur le portrait de Broccardo de Budapest, sur les exemplaires de Modène et de Houston de la « Femme en blanc», VV sur le « Portrait d'un jeune homme » de Berlin, WO sur l'ancien portrait à Washington, dit le «Portrait Doetsch », TV sur le tableau de Titien, dit le « Portrait de Schiavona », etc. V. à ce sujet: C o x, K. : On Certain Portraits Generally Ascribed to Giorgione. Art in America I, 1913. p. 115; Gould, C. : New Light on Titians «Schiavona» Portmit. The Burlington Magazine CHI, 1961. p. 335; Pallucchini, R. : II Restauro del Ritratto di Gentiluomo veneziano K. 475 della National Gallery of Art Washington. Arte Veneta XVI. 1962, p. 234. 41 B e r e n s o n, B. : op. cit. 1957. pp. 54—55, fig. 732 (Cariani); Gombosi, G.: Palma Vecchio. Stuttgart — Berlin, 1937. p. 125 (Licinio); Pallucchini, R. : I dipinti della Galleria Estense. Modena, 1945. p. 166, n° 375, fig. 131 (vénitien vers 1520). 42 Par they, G. : op. cit. p. 353, n 03 1540, 1541. V. Wilde, J. : Über einige venezianische Frauenbildnisse der Renaissance. Mélanges Elek Petrovics. Budapest, 1934. pp. 206, 212, fig. 126. Selon, la gravure et sa légende (Giorgione inv.) il semble possible que Hollar avait reproduit un portrait dessiné par Giorgione (éventuellement de la collection Arundel î). A notre avis les différences qui se présentent entre les versions de Budapest et de Modène (collier, bracelet, draperie) plaident plutôt en faveur de l'antériorité de la version de Budapest. 43 N° d'inv. 939, 3460, huile sur bois, 38,8 X 28,5 cm., et 38,7 X 29 cm. P i g 1 e r, A. : op. cit. p. 430. Les radiographies et l'examen technique des tableaux sont dûs à M. Miklós Móré, restaurateur en chef du Musée des Beaux-Arts. Spahn, A. : Palma Vecchio. Leipzig, 1932. p. 173 (pas de Palma) ; Gombosi, G. : op. cit. p. 17 (Palma) ; B e r e n-