Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 24. (Budapest,1964)
CZOBOR AGNES: La «Sainte Trinité» un tableau de Pietro Novelli il Monrealese au Musée des Beaux-Arts
beau paysage d'un caractère hispano-italien, les ombres par endroits sombres et crues, et à côté de la «douceur» le réalisme monumental de la conception, traits qui sont dominés par l'influence de l'art resplendissant et élégant de Van Dyck. Lorsque, d'après les analogies que nous énumérerons dans la suite, nous identifions le maître de notre tableau en la personne du Sicilien Pietro Novelli il Monrealese, nous devons dire au préalable qu'aucun autre peintre du Seicento italien n'a été plus fortement inspiré de l'art de Van Dyck que lui. Le jeune peintre arrivé à Palerme en 1623, dût sans doute connaître personnellement Van Dyck qui séjournait en 1624 dans cette ville, et selon un auteur du début du XIX e siècle, il aurait travaillé «quasi sotto i suoi occhi medesimi». 6 Mais, même s'il ne l'avait pas connu personnellement, il a dû bien connaître l'oeuvre maîtresse palormitaine de Van Dyck, la «Madone du Rosaire», le célèbre tableau de grandes dimensions ornant l'Oratoire de San Domenico (quo l'artiste, quittant Palerme à cause de la peste, avait envoyé en 1628 à l'Oratoire), étant donné que Novelli, lui-même membre de cet Oratoire, y avait peint en 1630 un tableau d'autel, même des fresques qu'il exécuta sur place pendant de longs mois (fig. 71). Agostino Gallo, auteur palermitain, qui en 1828 consacra tout un livre à la glorification de Novelli, 7 écrit que le peintre avait appris de Van Dyck la «morbidezza ed eleganza del pennello», la morbidesse et l'élégance de la touche, 8 et en analysant un tableau de 1640, l'«Ange Gardien» de l'église San Martino dell'Orto à Monreale, dit du maître: «in esso mostra apertamente l'imitazione del Vandich pel tocco del pennello, pel florido impasto, per la lucidezza délie tinte e per la grazia délie fisionomie, che potrebbero far dubitare ad occhi imperiti, che quella tela appartenesse più tosto al célèbre fiammingo anziehe al Novelli». 9 Novelli passe en 1632 quelques mois à Rome et à Naples. La littérature traitant de ce maître est d'accord pour le fait qu'à Rome ce fut le Dominiquin qui l'a le plus fortement influencé (il a prétendument copié aussi Michel-Ange), et à Naples c'est la peinture de Caravage, mais plus encore de Ribera dont il s'est inspiré. En effet, nous connaissons ses créations fortement riberesques; malgré cela l'influence de Van Dyck, particulièrement dans ses peintures à l'huile, peut être suivie dans tout son art, même on la voit de temps en temps reprendre de vigueur. Déjà les historiens d'art d'autrefois avaient bien vu que même si après 1633, le caravagisme napolétain, transmis par Ribera, a embrumé, endurci et assombri quelques-unes de ses créations, il ne devint jamais entièrement le disciple du Caravage. Les écrivains d'art du XIX e siècle lui savent gré de ceci, ce qui explique pourquoi on avait à cette époque si souvent écrit de lui. 10 6 Scrofani, S.: Illustrazione di un quadro di Pietro Novelli altrimenti il Monrealese. Palermo, 1826. p. 18. 7 G a 11 o, A. : Elogio storico di Pietro Novelli da Monreale, famoso dipintore architetto e incisore. Palermo, 1828. 8 G a 11 o, A. : op. cit. p. 5. 9 Gallo, A.: op. cit. p. 6. 10 II semble intéressant de noter ici ce que Gallo, A. (op. cit. p. 12) écrit à ce propos sur le Caravage: «Il Caravaggio . . . gettati avea i semi d'un novello stile che se fosse stato seguito a lungo, avrebbe prodotto la corruzione totale délia pittura. Egli col suo pennello risentito, ed energico, co'suoi forti scuri, colle brusche, minacciose, e ignobili fisionomie, aveva imposto al giudizio del Pubblico e traviato il Valentino, il Guercino e lo stesso Guido. Il nostro Novelli dovette in Roma e in Napoli fissar l'attenzione sulle opère di quel lombardo arditissimo ingegno, le quali formavano ancora la meravigli di molti; e con sagace discernimento seppe conoscer ciô che doveva riprovarne, e ciô che non dovea seguire pel miglioramento del chiaro scuro e per l'effetto. Perché sebbene il Caravaggio riesca in questa parte, non lascia perô di spengerla sino alla maniera, e di esser aspro e duro».