Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 24. (Budapest,1964)

PIGLER, ANDRE: La mouche peinte: un talisman

La plupart des documents de cette coutume bizarre nous sont fournis par la peinture des régions italiennes mentionnées. D'autre part dans l'ordre chronologique c'est une oeuvre du sud des Pays-Bas qui marche en tête, ce qui semble appuyer avec une grande autorité l'opinion de O. Fischel et de E. Panofsky qui disent le motif de la mouche visible sur les tableaux d'origine flamande. 6 L'observation profonde, pleine d'admiration dévouée même pour les éléments les plus minuscules de la nature, ainsi que la tendance illusionniste accompagnée d'une maîtrise inouïe, caractéristiques de la peinture néerlandaise ancienne, plaident en effet en faveur de la justesse de l'origine flamande. Il convient en outre de mentionner que l'exemple apparamment le premier, le portrait d'un Chartreux par Petrus Christus, fut suivi aussi aux Pays­Bas d'une création qui s'y rapporte: le double portrait du «Maître de Francfort», exécuté exactement cinquante ans plus tard à Anvers. 7 Il faut donc nous en tenir à cette opinion tant que l'apparition éventuelle d'un exemple italien encore plus ancien permette que le Midi s'avère la patrie du motif. Quelle que soit la chose, il convient de fixer une fois de plus que la mode de représenter la mouche sur les tableaux a été familière, rémunération de ci-dessus le témoigne, surtout dans les régions de Padoue, fie Venise et des Marches. Pour le prouver il nous suffit de signaler que chez Dürer le motif n'apparaît pas en rapport avec son voyage au Pays-Bas; à savoir le maître avait peint à Venise son chef-d'oeuvre, le « Rosenkranzfest », où il applique ce motif d'une manière démonstrative. Done, en acceptant sous réserve l'origine flamande de ce motif curieux, il con­vient de toute façon de souligner que dans la décoration du livre flamand du XV e siècle — éventuellement inspirée des modèles de l'Italie du Nord 8 —les représentations naturalistes des mouches apparaissant sur les marges avec d'autres insectes dans une distribution décorative, ne se rattachent pas directement au phénomène ici étudié. 0 C'est qu'il est évident que les mouches visibles sur les tableaux, seules, ou tout au plus par deux, ont une signification et une fonction toute autre que la multitude d'insectes fourmillant sur les marges des manuscrits enluminés, où la mouche n'est qu'un membre de la société des cigales, des chenilles, des papillons et des libellules. Une partie considérable des tableaux portant le motif de la mouche est consti­tuée des oeuvres de Carlo Crivelli, et entre les autres tableaux compris dans la liste on peut établir plus d'une liaison historique digne d'être mentionnée. Ainsi Crivelli et Giorgio Schiavone avaient travaillé, on le sait, pendant longtemps l'un près de l'autre à Padoue et en Dalmatie. 10 Chez Nicola di Maestro Antonio la présence du motif de la mouche n'est pas particulièrement surprenante, car ce peintre de la région des Marches fut un imitateur de Carlo Crivelli. Le portrait de Fra Luca Pacioli, peint en 1495, est rattaché au tableau de Giovanni Santi, peint à Urbino, 6 F i s e h e 1, O. : A Pietà by Giovanni Santi. The Burlington Magazine XLY. 1924. p. 138. V e n t u r i, L. : Collection Marczell de Nemes, Catalogue de la vente pub­lique, F. Müller, Amsterdam, le 13 novembre 1928. N° 19. Panofsky, E. : loc. cit. Lasar eff, V. : Opère nuove e poco note di Cima da Conegliano. Arte A^eneta XI, 1957. p. 46. 7 Valentiner, W. R. : Jan de Vos, the Master of Frankfort. The Art Quarterly VIII, 1945. p. 202. D e 1 e n, A. J. J.: in Miscellanea Leo van Puyvelde. Bruxelles, 1949. pp. 74—83. 8 Cf. P ä c h t, O. : The Master of Mary of Burgundy. London, 1948. p. 29, pi. 42 a. Pacht, O. : Early Italian Nature Studies and the Early Calendar Landscape. Journal of the Warburg and Courtauld Institutes, XIII. 1950. p. 21, pi. 5 a. 9 Cf. Panofsky, E. : loc. cit. 10 Z a m p e 11 i, P. : op. cit. pp. 9, 10. 4* .".I

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