Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 22. (Budapest 1963)

KATONA, EMERIC: La Prédication de Saint Jean-Baptiste de Bruegel

se trouve compliqué par le fait que la prophétie n'était pas seulement interdite par le calvinisme mais aussi par les enseignements d'autres religions, et qu'elle était en contradiction avec tout l'esprit public qui la considérait comme un des plus graves péchés. 13 Plusieurs auteurs, dont Tolnay et Grossmann 14 qui rassembla ses données, mentionnent que Bruegel en tant que membre de la corporation de Saint-Luc, entra en relations avec la « Schola Charitatis » et d'autres mouvements, par l'intermédiaire de ses amis humanistes. 15 Les recherches ont été longtemps arrêtées par cette ques­tion. A. E. Popham et Grossmann qui développa ses résultats jusqu'à un certain point sont d'avis que Bruegel n'a pas été influencé par les enseignements des doctri­nes hérétiques, mais plutôt par le calvinisme des humanistes tolérants : Abraham Ortelius et Coornhert. Par contre, l'étude sur Bruegel de Michael Auner récemment parue fait ressortir les relations hérétiques de l'artiste et déclare catégoriquement, que Bruegel était l'adepte de la doctrine hérétique anabaptiste. 18 Auner base surtout ses déclarations sur l'examen du tableau : le Portement de croix 17 et sur la Prédication de Saint Jean-Baptiste qui se trouve au Musée des Beaux­Arts. 18 D'après lui, ces deux peintures reflètent le mieux l'anabaptisme de Bruegel. C'est pourquoi l'examen de ces tableaux est particulièrement important, car leur analyse approfondie éclaire la conception religieuse de Bruegel tout entière. L'ana­baptisme de Bruegel se manifeste déjà dans le tableau « Jésus portant sa croix » mais la Prédication de St. Jean-Baptiste en révèle un degré plus prononcé, plus formé. C'est pourquoi, par la suite, nous n'examinerons et nous n'analyserons que ce seul tableau pour comprendre l'époque et l'oeuvre de Bruegel. En examinant le tableau, nous partirons des constatations d'Auner. Il suppose que c'est la peinture de Bruegel où la vérité se fait valoir. 19 En effet, à l'encontre du principe d'écriture des réformateurs, les anabaptistes ne considèrent pas la bible comme une source primordiale de la connaissance de la foi, mais bien la lumière inté­rieure venant de l'esprit divin qui permet aux croyants la seule juste interprétation de la bible, en premier lieu des évangiles. Cette illumination intérieure, d'une si grande importance chez les anabaptistes, ne s'oppose pas aux déclarations de la bible, mais n'est non plus identique. « Celui qui veut être la brebis du vrai Pasteur prend unique­ment l'âme de la vérité et n'a aucun besoin de paroles. » La possession de l'Ecriture n'est pas encore celle de l'âme, autrement tous ceux qui ont le livre posséderaient aussi la force et l'esprit de Dieu. La parole intérieure et l'expression verbale, sont deux notions jusqu'à un certain point différentes bien que ne s'opposant pas l'une à l'autre. Ces deux choses ne s'identifient que si l'homme renaît. C'est pourquoi renaître, comme le renouveau du coeur est de la vie : c'est se détacher de la vie coupable et se tourner avec bonheur vers la vérité de Dieu. 20 Si le baptême est « le bain de la renaissance », comme le déclaraient les anabaptistes, le baptême, confession consci­ente de la foi, est une preuve vivante de la vérité de Dieu. A l'encontre de Gustave Glück qui déclare que le Baptême de Bruegel a été peint sous l'influence excitante dos offices religieux publiés en plein air, fréquents à cette époque chez les protestants, Auner constate que bien qu'à partir des années 1560 13 H u i z i n g a, J. : Herbst des Mittelalters. München, 1931. pp. 16 et 340. — A u n e r, M. : op. cit. p. 116. 14 G r o s s m a n n, F. : op. cit. p. 19. 15 S t r i d b e c k, C. G. : op. cit. pp. 41, 42. 16 Auner, M. : op. cit. pp. 103 — 122. 17 Ibid. pp. 103 — 109. 18 Ibid. pp. 109-118. 19 Ibid. p. 110. 20 Ibid.

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