Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 22. (Budapest 1963)
CASTIGLIONE, LADISLAS: Quelques tetes de terre cuite hellénistiques
ginal, elle peut être le mieux comparée aux portraits d'hommes barbus des monuments funéraires athéniens du IV e siècle finissant. 9 Nous estimons donc que la date la plus ancienne de son exécution peut être celle des dernières décades du IV e siècle. Alors que par exemple le portrait-hermès d'un pathétique tendre de la Villa Albani (A-Br 287—8) 10 dénote le style de la génération antérieure á la nouvelle ère, la tète de Copenhague (A-Br 285—b), 11 dont la forme du casque rend à priori contestable son appartenance aux effigies de stratèges attiques, trahit malgré les traits autoritairement modifiés par le copiste, l'origine de la haute époque hellénistique de son original. La conception du portrait de cette dernière est radicalement différente du style de la petite tête. Donc si nous désirons intégrer la terre cuite de Budapest dans la série de portraits de stratèges casqués d' Athene, une seule possibilité nous est offerte d'après les données écrites, 1- et c'est son identification avec la statue de Phokion (Plut. Phok. 38. I) 13 le plus illustre stratège athénien des époques d'Alexandre le Grand et des diadoques. 14 Cette statue, que l'on chercherait en vain parmi les copies, a été érigée à Athènes après le meurtre de Phokion, en 317—-316 environ. La date de son exécution cadre bien avec le style de la petite tête de Budapest, style qui se prête parfaitement à la représentation du caractère de cet homme d'état austère, de moeurs sévères, 15 décédé sur ses vieux jours dans des conditions tragiques. Néanmoins, nous ne pouvons pas passer sous silence les arguments de poids qui plaident contre cette hypothèse séduisante. La donnée de P. Arndt, selon laquelle la petite tête provient de l'Asie Mineure, se trouve étayée non seulement par ses notices manuscrites dignes de confiance, mais aussi par la matière de la terre cuite, qui bien qu'elle soit à première vue proche de l'argile attique couleur orange, examinée de près elle se présente dans un ton plus foncé et plus grisâtre Or, il est très peu probable que la version en miniature de la statue de Phokion ait été faite dans quelque atelier de l'Asie Mineure. Si, l'origine attique de l'argile pouvait être prouvée, on devrait supposer que la pièce avait été exportée, ce qui, bien qu'il ne soit pas exclu, serait une hypothèse trop contestable. La crête du casque cause elle aussi des difficultés, comme le témoignent le détail subsistant et la surface de cassure, elle a été assez grande et a eu une place accentuée dans l'image d'ensemble originale de la statuette. Toutefois, sur les casques traditionnels des têtes de stratèges — les copies de marbre en sont témoins — les crêtes semblent avoir été absentes. Si nous éludons cette difficulté en constatant que les copistes romains ont élagué ce décor du casque pour des raisons techniques, il ne reste irrésolu que le problème de l'origine de l'Asie 9 Lullies, R. : Griechische Plastik. München, 1956. fig. 226 et 227 ; B u t 1 a r, H. v. : Griechische Köpfe. Berlin, 1950. n" 68. 10 H e k 1 e r, A. : Die Bildniskunst der Griechen und Römer. Stuttgart, 1912. 45b. — La différence de style entre la petite tête de terre cuite et les têtes de stratèges de l'époque classique tardive ressort encore mieux en la comparant à la copie de tête conservée au Musée National de Rome. F e 11 e t t i M a j, B. M. : Museo Nazionale Romano. 1 ritratti. Roma, 1953. n» 2. 11 P o u 1 s e n, V. : Les partraits grecs. Glypt. Ny Carlsb. Copenhague, 1954. n<> 15. 12 Le portrait d'homme d'état athénien, du cercle du portrait de Démosthène, datant du premier quart du III e siècle av. n. è. et représenté par la tête d'Olympiodoros, présente une conception toute autre du portrait. L a u r e n z i, L. : Ritratti Greci. Firenze, 1941. no 60 ; H e k 1 e r, A. : Bildnisse berühmter Griechen. Berlin, 1940. pl. 28 et 29 ; B u s c h o r, E. : op. cit. p. 13 ; R i c h t e r, G. M. A. : Greek Portraits I. Bruxelles, 1955. p. 42. iy Bernoulli, J. J. : op. cit. II, pp. 57 et suiv ; L a u r e n z i, L. : op. cit. pp. 72 et 96. 14 L e n s c h a u, Th. : Phokion. RE XX (1941) pp. 458 et suiv. 15 Lenschau, Th. : op. cit. pp. 472 et 473.