Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 21. (Budapest 1962)

BALOGH, YOLANDE: Une gravure sur bois allemande du XVe siecle

solue la lettre d'indulgence du British Museum avec la xylographie décrite dans le ca­talogue de la collection Weigel. Il est hors de doute que c'est cette lettre d'indulgence qui a été le modèle du bois de Budapest. La représentation de la Crucifixion est identique dans les deux gravures, or celle de Budapest est dans ses détails plus atone, elle n'est qu'une copie timide de celle de Londres, bien que sa composition plus relâchée et plus aérée, et l'espace plus nettement rendu fassent un effet agréable. Sur la gravure de la collection W T eigel domine la croix très hautement élevée à laquelle sont subordonnés les personnages secondaires, et le texte imprimé, distribué dans deux colonnes disposées de part et d'autre de la représentation. Par ceci toute la composition de la feuille est étoffée et vigoureuse, et le puissant accent central que lui donne la croix s'y fait valoir d'une manière saisissante. Le tracé de la gravure et le dessin des figures sont expressifs, sûrs et décidés. Sur la gravure de Budapest le texte et la représentation sont de rang égal, l'image ayant plutôt le caractère d'une illustration. Par contre la composition de la feuille, sa distribution correspondant aux livres imprimés à deux colonnes, sont tranquilles et harmonieuses. La même répartition et la même composition équilibrée sont visibles sur la gravure de Munich également, bien que la représentation de la Cru­cifixion soit différente et bien plus faible. Nous pouvons encore poursuivre la recherche de l'origine des compositions de la Crucifixion visibles sur les lettres d'indulgence. Le Christ crucifié et la Vierge de la feuille de Londres, ainsi que de la feuille de Budapest, de même que les lettres INRI inscrites sur la croix, accusent indubitablement l'influence de la gravure sur cuivre bien connue de Schongauer (Bartsch 25 ; Lehrs 14. — fig. 28). La Vierge est quasi­ment une variante plus simple de la figure de Schongauer. La tête tournée en arrière du larron réprouvé, son visage ironiquement distordu évoquent également les gra­vures de Schongauer, les personnages bafouant le Christ de l'Ecce Homo (Bartsch 15) et du Pilate (Bartsch 14. — fig. 30—31). La figure du larron réprouvé est tellement équivalente à une signature que nous sommes portés à croire que le modèle primitif des lettres d'indulgence a dû être une composition perdue de la Crucifixion de Schon­gauer. Néanmoins, à côté des motifs de Schongauer, l'influence du Maître E. S. est elle aussi manifeste dans la figure de l'apôtre Saint Jean, qui, dans sa démarche, dans ses gestes et dans son attitude répète, le Saint Jean Evangéliste figurant sur une gra­vure sur cuivre du maître (Crucifixion — Lehrs 31. — fig. 33). Le dessinateur de la lettre d'indulgence de Munich a puisé dans des sources tout autres. La composition décousue de la Crucifixion est un mélange de motifs d'origine différente, lâchement réunis. La figure du Christ crucifié rappelle celle de la lettre d'indulgence de Londres, donc aussi celle de Budapest, or son dessin est bien plus faible que celui des autres. Le groupe disposé au pied de la croix, l'apôtre Saint Jean soutenant la Vierge affaissée, dénotent la connaissance de la composition de Roger van der Weyden (Crucifixion, Vienne Kunsthistorisches Museum 7 — fig. 34), ou des versions de celle-ci. 8 La riche draperie du manteau de la Vierge, avec les larges plis, et surtout le manteau flottant de l'apôtre Saint Jean dénotent clairement les motifs 7 Roger van der Weyden : Crucifixion. Menne, Kunstliistorisches Museum. (Fried­länder, M.J. : Altniederländische Malerei. II. Berlin, 1924. pl. X.) Également Ro­ger van der Weyden : Crucifixion, panneau central du retable de Turin. (Friedländer op. cit. XIV. 1937. pl. VIL). 8 Versions du groupe de Saint Jean Evangéliste et de la Vierge, peint par Roger van der Weyden : Dierick Bouts : Déposition de Croix, Valence, Espagne. (Fried­länder, op. cit. II. Berlin, 1925. pl. V.); Gérard David: Crucifixion. Philadelphie. (Fried! ander, op. cit. VI. 1928. pl. LXXXV.).

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