Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 20. (Budapest 1962)

KÁKOSY, LADISLAS: Une version abrégée du chapitre 108 du Livre des Morts

Le recueil le plus ample des rites facilitant la victoire sur le serpent, le « Livre d'Apophis », 20 subsiste dans la copie, datant du IV e siècle av. n. è., néanmoins le texte inscrit sur la statue prophylactique de Ramsès III, 21 prouve qu'elle a été connue déjà à la fin du Nouvel Empire. Bien entendu, Apophis figure en premier lieu dans la sphère de l'autre monde. La haine qu'il ressent contre le dieu Soleil est connue jusqu'aux temps les plus tardifs, tel que le témoigne le grand papyrus magique démotique de Londres et de Leydc. 22 Nous ne détacherons ici qu'un seul motif des conceptions égyptiennes concernant Apophis, et c'est le regard malin et nocif du serpent, qui dans la plupart des versions du chapitre 108 occupe une place centrale. Wessetzky a justement constaté 23 que l'oeil domine toute la mythologie égyp­tienne. Les égyptologues se sont relativement peu occupés de la question du problème de l'oeil malfaisant. 24 Les monuments jusqu'à présent connus qui dénomment expres­sément le « mauvais oeil » (ir.t bjn.t) datent presque tous de la basse époque, ce qui a amené Spiegelberg de supposer que cette superstition ne s'était introduite en Egypte qu'au temps de la XXII e dynastie. 25 Cette thèse cependant — comme l'in­dique déjà le Reallexikon de Bonnet — ne peut pas être soutenue, on connaît la croyance dans le pouvoir du mauvais oeil dans les temps bien plus anciens par des textes qui ne nomment pas dans chaque cas l'oeil malin, mais dont le contenu montre claire­ment qu'il ne pouvait être question que de celui-ci. Déjà quelques passages des textes des Pyramides parlent de la force magique des yeux. Selon un passage qui somme la pyramide d'éloigner les dieux du défunt, la porte de l'hypogée royale était scellée avec deux yeux « malins ». 26 Dans un autre texte Horus terrifie l'ennemi du regard. 27 Le Livre des Morts contient —• en dehors du chapitre 108 — lui aussi des détails qui rappellent le pouvoir malfaisant des yeux. 28 Le chapitre 108 signale que, selon la conception des Égyptiens, le regard malin recèle une si grande puissance qu'il est capable d'empêcher la course de la barque solaire, et de renverser par cela l'ordre de tout l'univers. On attribue, d'ailleurs, dans le monde entier une force magique particulière au regard raide et froid du serpent. 29 On retrouve en Egypte, déjà dans les textes des Pyramides, des données concernant cette croyance, 30 et le chapitre 149 du Livre des Morts parle lui aussi d'un serpent au regard malfaisant. 31 20 V. Faulkner, R. O. : The Papvrus Bremncr-Rhind. Bibliothcca Aegvp­tiaca III. Bruxelles, 1933; Faulkner, R. O. : JEA 23, pp. 167 et suiv. 21 Drioton, É. : Une statue prophylactique de Ramsès III. ASAE 39 (1939), p. 80, note a. 22 Col. XIX, 37. 23 Zur Deutung des » Orakels « in der sog.! Demotischen Chronik. WZKM XLIX (1942), p. 165. 24 G a r d i n e r, A. H. : A Shavabti-figure with Interesting Names. The Evil Eve in Egypt. PSBA 38 (1916) pp. 1 29 et suiv. ; Spiegelberg, W. : Der böse Blick im altägyptischen Glauben. ZÄS 59 (1924), pp. 149 et suiv. ; Bonnet, H.: Reallexi­kon ... p. 122, etc. ne traitent que de quelques aspects du problème. 25 Op. cit. p. 153. 26 Pvr. 1266c. 27 Pyr. 253. 28 L e p s i u s, R. : Das Todtenbuch der Ägvpter. Leipzig, 1842. pl. 16, 8 e ligne, et 42 e , 20" lignes. Budge, E. A. W. : The Book of the Dead. Londres, 1910. I. p. 149. 29 Seligmann, S : Der Böse Blick. Berlin, 1910. I. pp. 126 et suiv. Sur le regard malin d'Apophis v. encore P i a n k o f f, A. : Le Livre des quererts. BIFAO XLII (1944), pl. LXIII et p. 52. 30 Pvr. 429b. 31 Livre des Morts, 149, 44 e ligne. N a v i 11 e, E. : op. cit. pl. CLXIX.

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