Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 20. (Budapest 1962)
CZOBOR, AGNES: Un tableau d'Antonio Tempesta récemment identifié
cercle d'Elsheimer se trouvent justifiés aussi par le fait que quelques tableaux du peintre augsbourgeois Johann König, imitateur le plus servile d'Elsbeimer, ressemblent à s'y méprendre à ceux de Tempesta. Sur une scène de bataille datée de 1622 (St. Gallen, collection Fr. Hasler), par exemple, il imite les batailles de Tempesta, et sur le coffre conservé à Uppsala, peinte à Augsbourg pour Gustave-Adolphe, il imite les Passages de la Mer Rouge de Tempesta, peints &ur agate. Bien que, nous l'avons signalé, il n'existe dans le fond aucune ressemblance entre l'art d'Elsheimer et de Tempesta, il est fort aisé de s'imaginer que plusieurs tableaux de ce dernier se cachent par le monde entier sous le nom d'Elsheimer ou de l'un de ses disciples, étant donné qu'aux XVIII 0 et XIX e siècles nombreux petits tableaux représentant dans un paysage des personnages vetûs à l'orientale, ont été pris pour les oeuvres d'Elsheimer, même ils furent munis, à cause de la grande renommée de ce maître, d'une fausse signature. Nous pensons que plus d'un tableaux d'« Elsheimer » figurant dans un grand nombre dans les catalogues des collections du début du XIX e siècle, peints souvent sur marbre et représentant des scènes de l'Ancien Testament, sont les créations de Tempesta. 11 C'est un tel tableau méconnu que conservait aussi la collection d'étude de la Galerie des Maîtres Anciens du Musée des Beaux-Arts. Le tableau est peint sur un marbre ovale (fig. 30—31) et représente le Passage de la Mer Rouge. Son maître, en composant le tableau, a habilement utilisé les veines et les différentes teintes du marbre. 12 Le tableau cassé en plusieurs morceaux a été retrouvé, en 1926, dans le dépôt des fragments de pierre du Musée National, par le conservateur Joseph Höllrigl. C'est lui qui a publié, en 1935, comme une oeuvre d'Elsheimer 13 le tableau raccordé de plusieurs pièces, en acceptant comme une signature authentique de l'artiste l'inscription peinte au siècle passé avec des lettres grossières, qui éventuellement aurait pu être lue « Elsheimer ». 14 Höllrigl ignorait la provenance du tableau. Bien qu'il ait rapporté que dans l'inventaire manuscrit —• dressé en 1838 — de la collection Jankovich, qui est passée en 1836 au Musée National, 15 figure sous le n° 1 un tableau peint sur agate, dont la description rappelle le nôtre. 16 Cette description ne correspondant pas tout à fait au tableau peint sur marbre qu'il considérait comme une oeuvre d'Elsheimer, il ne le regarda pas comme identique avec celui de la collection Jankovich. Nous pensons par contre que, semblablement à plusieurs autres tableaux italiens du Musée des Beaux-Arts, notre tableau serait passé lui aussi de la dite collection au Musée National. A plus forte raison qu'en 1825 il ne figurait pas encore dans la collection de ce musée, 17 et qu'à notre avis il est 11 F r i m m e 1, Th. : Lexikon der Wiener Gemäldesammlungen. I. München, 1913. pp. 141, 220, 224. 12 N° d'inv. 7179. 38x55,8 cm. 13 H ö 11 r i g 1, J. : Elsheimer Ádám ismeretlen festménye a Magyar Nemzeti Múzeumban (Un tableau inconnu d'Adam Elsheimer au Musée National Hongrois). Magyar Művészet XI, 1935. pp. 374—378. 14 H ö 11 r i g 1, J. : A « hónap műtárgya » a Magyar Nemzeti Múzeumban (« L'objet d'art du mois» au Musée National Hongrois). Magyar Művészet XII, 1936. pp. 115 — 116. 15 Collectio Imaginum, Anaglyphorum et Monumentorum ... e Collectione . . . Nicolai Jankovich Nationali Museo Hungarico resignatorum . . . 1838. 16 « Imago oblonga transparens super achate, opère italico, seculi 16-ti parata, exhibens uno latere Paradisum, altero traiectum Pharaonis per mare rubrum. » 17 Höllrigl, J. : article cité, Magyar Művészet XI, 1935. p. 374; E n t z, G. (Jankovich Miklós műgyűjtő. Le collectionneur Miklós Jankovich. Archaeologiai Értesítő LUI, 1939. p. 180) estime lui aussi possible que le tableau d'« Elsheimer » faisait autrefois partie de la collection Jankovich.