Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 17. (Budapest 1960

GARAS, CLAIRE: Carlo Innocenzo Carlone

variée de l'hôtel Daun de Vienne. Là aussi, comme à Vienne, trônent dans la partie supérieure du champ pictural les dieux olympiques, avec au milieu Jupiter, dans le lobe inférieur à gauche une femme voilée — près d'elle Venus avec l'Amour et Mi­nerve — tend la main à Mercure ailé qui relie ce groupe symbolique à la partie de droite portant les figures de dieux disposées en cintre. Tandis que sur la fresque de l'hôtel Daun Mercure est suivi immédiatement d'Hercule et de Mars — symboli­sant les vertus guerrières du maréchal — à Prague c'est Chronos qui occupe leur place. Cérès vue de dos et le groupe de Bacchus comfortablement étendu sont sur les deux fresques presque identiques. Une esquisse du Musée de Berlin pas encore exacte­ment identifiée 21 concorde de groupe en groupe et de détail en détail avec le plafond du palais Gallas, même dans la forme de la découpure du cadre, ce qui nous permet de reconnaître dans cette étude mouvementée et pleine de verve l'esquisse à l'huile de la fresque (fig. 70). Dans un plafond long et étroit d'une des salles suivantes, le pein­tre a représenté l'allégorie de la science et des arts, avec la Sagesse trônant dans les hauteurs et tendant une médaille au génie agenouillé devant elle. A droite plane tout en haut Minerve, déesse des sciences et des arts ; sur l'extrémité droite, dans le groupe perçant le cadre, prennent place les personnificateurs de l'architecture, de la peinture et de la sculpture, et sur l'extrémité gauche sont représentés un génie tenant le globe terrestre et une figure féminine avec la fanfare et la cithare, symbo­lisant la musique. A côté des trois grands plafonds, les particularités stylistiques de nombreuses autres fresques plus petites des salles du deuxième étage, les représentation de Flore (le printemps) et de Diane, et plusieurs médaillons (Luna, etc.) attestent qu'elles sont dues à Carlone. Il n'y a que deux fresques plus grossières et plus sombres et d'une exécution plus lourde qui dénotent la collabo­ration d'autres maîtres éventuellement locaux. Carlone n'a pendant trois ans pas réussi à s'acquitter de la tâche qu'il a entreprise, mais déjà en 1729 il s'occupe du projet de la décoration de la nouvelle aile du château de Ludwigsburg. Il passe, en août 1730, un contrat avec son ancien commettant, Eberhard Ludwig prince de Württemberg, pour peindre le corps de logis ; il se charge d'exécuter les travaux, pour un honoraire de 10 000 florins, d'après les esquisses déjà acceptées, et travaille en même temps aussi dans le château de Heimsheim près de Stuttgart. L'année suivante il termine la fresque du vestibule du château de Ludwigsburg (signé de 1731), et en 1733, le vaste plafond de la Galerie des ancêtres (signé 1733). Cette splendide série de fresques est une création des plus réuissies et des plus mûres de Carlone. Il divise le plafond étroit du long corridor en carrés compris dans de cadres architectoniques variés, variant par la multitude mouvementée des groupes allégo­riques le thème de la glorification des sciences et des arts. Dans une fresque de la partie orientale par exemple, l'arrangement des sciences et des arts rendant hommage au nom du prince est grosso modo le même que celui du petit plafond de Prague (à droite la peinture, la sculpture, l'architecture, etc.). Sur un autre plafond (portant des détails qui rappellent l'escalier de Prague) il présente le char d'Apollon et les Muses ; il emprunte ses sujets, pour une partie des représentations, à la mythologie et l'his­toire grecque (Apelles et Campaspe, etc.). 22 21 N° de l'inv. 2003, huile sur toile, 64,5x85,0 cm, acheté en 1927 à la Galerie Ch. Burlet à Berlin. 22 Lavagnino: op. cit. La planche LXXIV reproduit erronément quelques plafonds de la Galerie des Ancêtres en les attribuant à Luca Antonio Colombo (Le sacri­fice d'Iphigénie, Virginie), ceux-ci sont, comme les autres les créations de Carlone. Par contre la fresque de la salle des glaces, attribuée dans le même ouvrage de Lavignano (pl. LXXXIII) à Carlone, est selon les documents, due à Colombo qui travaillait entre 1711 et 1718 à Ludwigsburg.

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