Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 17. (Budapest 1960
GARAS, CLAIRE: Carlo Innocenzo Carlone
membre d'une famille nombreuse d'artistes. Sa mère, Taddea d'Allio, descendait d'une dynastie d'architectes, et son frère Diego — ils travailleront plus tard souvent ensemble — était un stucateur illustre. Fidèlement aux traditions familiales, Carlo Innocenzo s'est de bonne heure préparé à devenir artiste. Son premier maître fut son père avec qui il voyagea déjà comme enfant en Allemagne (Regensburg). Il étudia plus tard à l'Académie de Venise et chez Giulio Quaglio, puis à Rome chez Francesco Trevisani, passant quatre armées dans chacune de ces villes. Il perfectionna son art à l'Académie de France à Rome sous la direction de Charles Poerson, pour se présenter dans le monde à vingt-deux ans comme un peintre bien préparé à des travaux importants. Les données sur la chronologie de ses oeuvres premières sont assez incertaines. On le mentionne pour la première fois en rapport avec les plafonds de la cathédrale de Ljubljana, où il travaillait comme aide auprès de son maître Quaglio qui peignit entre 1703 et 1706 les fresques de la cathédrale."' Il exécuta ses premières oeuvres indépendantes vers 1708, après ses années d'apprentissage en Italie. Dans ces années là il travaille déjà en Autriche, où il participe, avec son frère Diego, à la décoration de la cathédrale de Passau (?), et il y peint des tableaux d'autel pour l'église des Jésuites et pour l'église Saint Nicolas. (Son esquisse pour le tableau d'autel Saint Michel est dans le commerce d'art en Allemagne.) 8 Comme le témoigne la signature, c'est en 1712 qu'il exécute le tableau de Saint Etienne pour l'église paroissiale de Kirchberg am Wagram. En 1715 il est déjà établi à Vienne et dès cette année il figure souvent dans les registres, en rapport avec les divers événements familiaux (baptême, etc.) de la nombreuses colonie d'artistes italiens. 7 Certes, son chemin est frayé par ses bonnes relations familiales, sa parenté, les Carlone, les Allio, les Bussi et les Corradini jouant un rôle important dans la vie artistique de la ville impériale. Paolo d'Allio, un de ses parents en ligne maternelle, attire en 1715 l'attention de Maximilien, abbé de Lambach, sur Carlone, et lui communique que le peintre lui enverra de Vienne une esquisse pour le tableau d'autel de l'église de la Sainte Trinité. 8 En 1717, Carlone peint le plafond, depuis détruit, pour la salle des conseils du Landhaus de Linz, avec les représentations allégoriques des quatre états («Prälatenstand, Ritterstand, Herrenstand, Bürgerstand »). 9 II passe, en 1718, un contrat avec l'abbé de Lambach pour la peinture de la chapelle de la Sainte Trinité, dans la même anné il s'engage à décorer, sur commande d'Eberhard Ludwig, duc de Württemberg, la chapelle de Ludwigsburg. Il termine la fresque de Ludwigsburg (et le tableau du maître-autel, la « Cène ») en 1719— 1720, mais le travail commencé à Lambach en 1719 en collaboration avec le peintre d'architecture Francesco Messanta ne touche à sa fin qu'en 1723, après plusieurs interruptions, Carlone travaillant en même temps à Ludwdgsburg et à Vienne pour 8 1 1 g, A. : Kunstnotizen aus Laibach. Mitteilungen der Kais. Königi. Centraikommission, X. 1884. CXV. Le jeune Carlone, que le chroniqueur (T halni t s c k e r, J. G. : História cathedralis ecclesiae Labacensis ab 1701) qualifie de « promptus et sagax », s'est fait de bonne heure remarquer par son talent. 6 1 1 g, A. : Die Künstlerfamilie Carlone. Mitteilungen der Kais. Königi. Centraikommission V, 1879. p. 57, dit que Carlone était jusqu'en 1718 au service de l'archevêque de Passau. 7 II figure comme parrain aux baptêmes des fils de Santino Bussi, le 25 juin 1715 et le 18 août 1716, et le 9 décembre 1715 au baptême de la fille de Donato Fehce Allio. Quellen zur Geschichte der Stadt Wien. VI. 1908. p. 225. 8 Österreichische Kunsttopographie. XXXIV. Stift Lambach, p. 472, avec une documentation détaillée des oeuvres de Lambach Paura. 9 Schmidt, J. : Linzer Kunstchronik III, 1952. p. 184.