Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 17. (Budapest 1960
RADOCSAY, DENIS: Le probleme des confins de la sculpture en bois gothique de Hongrie I.
un travail probablement du XVIII e siècle. Le sculpteur baroque s'est efforcé là aussi, comme le maître de L'ubica, de restituer l'unité du style gothique. Bien que la tête de Saint Philippe, avec ses cheveux clairsemés, doucement ondulés, avec sa barbe longue aux poils raides, diffère de la tête de Saint Jacques, ce mode de traiter les cheveux et la barbe n'est dans la sculpture gothique pas inconnu et harmonise avec le style du corps silloné de plis plats, présentant dans les draperies des surfaces unies plus grandes et doucement retombantes. De l'autel de la Vierge de Zehre — Zsegra, daté des environs de 1400, il n'y a, semblablement à celui de L'ubica, que le tabernacle qui subsiste. Derrière la statue de la Vierge une date de 1510 ou 1516 se trouvant sur la cloison du tabernacle, témoigne de sa première restauration, puis c'est en 1663 qu'il sera restauré pour la seconde fois. Selon Wiese les plis de la robe, sur le côté droit de la Vierge, furent complétés au XVII e siècle, il n'est donc pas malaisé de lier cette restauration effectuée dans l'esprit du gothique, à la date de 1663. 4 Nous ne connaissons pas les statues d'une importance moindre de Saint Remi et de Saint Léonard de l'autel baroque de Trencin —Trencsén. Divaldles dit du XVI e siècle, 5 et si cette datation est juste, leur mise en place est un exemple plus récent, sous cette forme d'ailleurs pas rare, de la coexistence du gothique et du baroque. Le maître-autel du Calvaire de Kezmarok —Késmárk fut démonté au XVIII e siècle, puis reconstitué, d'après les projets de Victor Myskovszky, en 1869. Son architecture est néogothique. Ses volets furent repeints en 1639, comme le témoigne la date se trouvant sur la scène de la Flagellation. Le Christ en Croix visible au centre du tabernacle est une création digne d'attention de la sculpture hongroise du début du XVI e siècle, par contre l'origine gothique de la Vierge et de Saint Jean Evangéliste se tenant près de lui, ainsi que de la Marie-Madeleine agenouillée au pied de la croix, est contestable. Selon Divald la figure de la Marie-Madeleine est médiévale, et la figure de la Vierge a été transformée d'une statue gothique de Sainte Catherine, tandis que celle de Saint Jean est moderne. Wiese dit les statues latérales de l'époque baroque ou retaillées dans le goût baroque. 6 La moins problématique est la figure de Saint Jean dont les marques du style attestent qu'elle a été exécutée au XIX e siècle, simultanément avec une reconstitution plus récente de l'autel. La date de l'exécution des statues de la Vierge et de Marie-Madeleine ne pourrait être établie qu'après un examen fait sur place. La réponse à cette question est, de notre point de vue, pour le moment négligeable. Une chose est certaine, c'est qu'elles portent, qu'elles soient retaillées ou des créations récentes, les marques du style du gothique, 4 Éber, L. : Középkori szobrok, barokk oltárok. (Statues médiévales, autels baroques.) Arcbaeológiai Értesítő XXXIV, 1914. p. 33 — 35, fig. 3; Schürer, O. — W i e s e, E. : Kunst in der Zips. (Erster Bericht . . .) Zeitschrift des Deutschen Vereins für Kunstwissenschaft III, 1936. p. 225; Schür er, O. - Wiese, E. : Deutsche Kunst in der Zips. Brünn—Wien—Leipzig, 1938. p. 62, 185, fig. 198 ; Kamp is, A. : op. cit. p. 86, 87; Dutkiewicz, J. E. : Malopolska rzezba sredniowieczna 1300 — 1450. (La sculpture du moyen-âge en Petit-Pologne.) Krakow, 1949. p. 128, 132 ; B a 1 o g h, J. : L'origine du style des sculptures en bois de la Hongrie médiévale. Acta Históriáé Artium IV, 1957. p. 233, fig. 14; Compte rendu. Bulletin Monumental CXV, 1957. p. 296. 5 D i V a 1 d, K. : Szárnyasoltárok Liptó, Árva és Trencsén vármegyében. (Retables dans les comitate de Liptó, Árva et Trencsén.) A Magyar Mérnök és Építész Egylet Közlönye XLVI, 1912. p. 683 ; Divald, K. : Trencsén megyei kutatások. (Recherches dans le Comitat de Trencsén.) Múzeumi és Könyvtári Értesítő VI, 1912. p. 242. 6 Radocsay, D. : Das Hermannstädter Kruzifix in Wien. Acta Históriáé Artium VI, 1959. 292.