Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 17. (Budapest 1960

KISS, ÁKOS: Un chapiteau de Ja haute époque impériale récemment acquis

UN CHAPITEAU DE LA HAUTE ÉPOQUE IMPÉRIALE RÉCEMMENT ACQUIS Un chapiteau corinthien d'assez grandes dimensions vient d'entrer au Départe­ment des Antiquités Grecques et Romaines du Musée des Beaux-Arts de Buda­pest. 1 Sa matière est un calcaire granulé cristallin gris clair (travertin). Le chapiteau présente la forme corinthienne, sa structure est des plus simples ; malgré son volume considérable, il n'a qu'un seul rang de feuilles. C'est cette couronne composée de huit feuilles qui est à la base du chapiteau, et derrière celle-ci naissent les quatre feuilles d'angle formant des hélices sur lesquelles est situé le tailloir cannelé et arqué, aux quatre angles coupés, comme c'est fréquemment le cas. L'ordonnance clair­semée permet de nettement distinguer le noyeau même du chapiteau, la corbeille lisse. La surface restée libre de la corbeille est recouverte au milieu, entre les quatre hélices, d'une paire de vrilles d'acanthe addossées, dessinant une ligne volutée lyri­forme, dont les extrémités retroussées se terminent par une rose en forme de fleur à cinq pétales, bien connue par le monde des acanthes. C'est ce détail qui, du taillis aujourd'hui encore impénétrable des chapiteaux corinthiens s'évoluant dans l'anti­quité pendant plus de mille ans, fait entrer ce chapiteau dans un cercle plus res­treint bien reconnaissable. La tranche du tailloir est occupée sur les quatre côtés d'une rose d'abaque. Le tailloir même est lisse, avec en haut au milieu les traces d'un trou de tenon. Les creux visibles sur le plan supérieur sont les vestiges d'un remploiement au cours duquel deux parties, celles des hélices, furent détruites, ce qui a consirablement endommagé le chapiteau (fig. 1, 4—7). Quant aux huit feuilles de la couronne d'acanthes parcourant le bas du cha­piteau, elles sont caractérisées par des rainures profondes et par un façonnage élas­tique plein de verve. Un bon sens plastique et une stylisation vivante situent ce monument à première vue dans les bonnes périodes de la plastique d'architecture romaine. La souplesse des feuilles, les rainures arquées, la distribution bien proportionnée sont en elles-mêmes les marques de la période d'Auguste et de celle qui lui succédait, lorsque l'art de la sculpture en pierre avait déjà dépassé les formes initiales moins distinctes des temps républicaines. Ces feuilles aux rai­nures et arcs profonds sont en général les formes des I e et 11 e siècles de n. è., 2 et elles se rapprochent déjà des particularités stylistiques de l'époque flavienne succé­dant à la période d'Auguste et des Claudes. Bien que les chapiteaux ne présentent pas encore entièrement la tendance caractéristique de l'époque qui recherche les effets optiques de la lumière et de l'ombre, les rainures profondes et les creux trian­1 ~N° de l'inv. : 57.3. A., haut. : 47 cm, diamètre intérieur : 36,5 cm, diamètre supé­rieur : 61 cm, au tailloir : 56 cm. Le chapiteau est entré au Musée des Beaux-Arts comme don de M. Antoin Géber : selon sa communication le chapiteau a été originairement trouvé à Rome et c'est Simon Meiler qui l'a apporté de Munich à Budapest. 2 Häuser, A.: Stvl-Lehre der architektonischen Formen des Altertums. Wien, 1894. p. 134, fig. 167.

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