Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 15. (Budapest 1959)
BACHER, BÉLA: Un nouveau document relatif a l'histoire du portrait de Szinyei par Wilhelm Leibl
NOUVEAU DOCUMENT RELATIF A L'HISTOIRE DU PORTRAIT DE SZINYE1 PAR WILHELM LEIBL A côté des autoportraits tenant une place distinguée dans l'histoire universelle de la peinture, un intérêt particulier se manifestait de tous temps pour les portraits que les grands maîtres firent des artistes célèbres leur contemporains. L'examen de ces portraits, l'analyse de leur expression psychologique et de leur touche constituent une tâche de double importance pour l'historien de l'art, la personnalité du créateur du portrait et celle du modèle étant dans la genèse de l'oeuvre dans maints cas des facteurs presque de rang égal. L'un des trésors de la Galerie des Tableaux Etrangers Modernes du Musée des Beaux-Arts : le portrait de Wilhelm Leibi représentant le peintre hongrois Paul Szinyei-Merse (fig. 41), mérite donc une attention toute particulière à plus forte raison que les noms, non pas de deux, mais de trois peintres illustres du dernier quart du siècle passé se rattachent à sa genèse. Paul Szinyei-Merse décida, en mai 1900, de faire un don de son portrait peint par Wilhelm Leibi à l'ancienne Galerie Nationale. Szinyei-Merse était, en ces tempslà, après tant d'évictions et de déceptions, enfin « découvert » par la critique, et le maître apprécié, couronné de succès, de la peinture hongroise. Wilhelm Leibi une des figures de proue de la peinture allemande du XIX e siècle, ami intime de Szinyei dans ses années d'apprentissage à Munich, mourut dans cette même année, en 1900. Szinyei — alors déjà la plus grande autorité dans la vie artistique hongroise — en remettant son don à la Galerie Nationale, se souvint du 1 er novembre 1869. jour qu'il considérait comme un tournant décisif dans sa vie, lorsqu'aussi Leibi avait fait le pas si important pour sa carrière future. C'est ce jour-là que les deux amis avaient décidé de quitter l'école de Piloty et de rompre avec l'art théâtral du peintre allemand, qui, alors, était la plus grande autorité et l'orgueil de l'Académie de Munich. Ils décidèrent de resserrer leurs liens avec la nature, principe qu'il considéraient d'ailleurs toujours comme la seule voie à suivre et sur laquelle leur étude à l'école de Piloty ne fut qu'un épisode passager. L'impulsion y a été donnée par l'exposition internationale de Munich, en 1869, c'est à dire par le grand événement que fut la présentation de six toiles de Gustave Courbet. Le peintre des « Casseurs de pierres » fit un effet indescriptible sur les jeunes artistes, et lorsque le maître français, précurseur du réalisme du XIX e siècle, en ces temps-là déjà artiste célèbre et fort apprécié, arriva à Munich pour un court séjour, et les artistes eurent l'occasion de le rencontrer et de le voir copier à l'Ancienne Pinacothèque l'autoportrait de Rembrandt, ou peindre des paysages au lac de Starnberg, leur admiration s'exaltait jusqu'à devenir une adoration. Une amitié cordiale s'établit entre Leibi et Courbet. Le peintre allemand passa tout son temps en la société de Courbet ou à l'exposition, étudiant les tableaux du peintre français. 5 Bulletin 15. 65