Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 14. (Budapest 1959)

GARAS, CLAIRE: Joseph Winterhalter

nettement les connaissances rudimentaires et l'incertitude de celui qui les a exécutés. Le-tracé est indécis, le modelé et les traits d'ombres sont à maints endroits inorgani­ques, l'exécution est méticuleuse et agitée. C'est surtout le dessin des visages et des mains qui semble poser de problèmes au jeune peintre. Il essaye d'imiter les gestes extrêment expressifs de Maulbertsch et le jeu animé des mains, de sorte qu'il allonge les extrémités jusqu'à les déformer. Winterhalter s'efforce d'imiter le style de son maître, or l'exécution virtuose et sommaire ont placé le peintre débutant devant une tâche trop difficile pour lui. Une pratique générale dans l'enseignement de l'art au XVIII e siècle était de faire copier par les élèves les oeuvres du maître. Anton Maron, le beau-père autri­chien de Mengs, dans son projet de réforme à l'intention de l'Académie de Vienne, parle décidément de la faute : « dass die heutigen Meister die Lehrlinge gar zu lange nach ihren eigenen Werken copieren lassen . . . Dieses hat bisher viel zum Abfall der Künste beygetragen» (1772). 9 Aussi dans l'atelier de Maulbertsch était-il de coutume de faire copier par les apprentis, en entier ou par détails, les tableaux et dessins du maître. 1 " C'est comme une copie de cet ordre faite d'après des dessins qu'il nous faut considérer les deux esquisses citées de Winterhalter, de même que les autres feuilles de l'Albertina, «Noah et Abraham», «l'Immaculée» et les «Putti tenant une corbeille de fleurs», dessins faisant partie du même groupe et apparte­nant éventuellement au même livre d'esquisses. Le dernier a été exécuté d'après un détail de la fresque de Maulbertsch, décorant le château de ïeltorony (1765), tan­dis que les modèles des deux autres sont inconnus. 11 Il convient de mentionner aussi une feuille d'étude attribuée à Maulbertsch, et conservée au Xiederöster­reichisches Landesmuseum : un côté porte les figures d'un père de l'Eglise et d'un Evangéliste. destinées à deux pendentifs, et au verso le choeur des anges. L'ovale effacé, un peu vide des visages, les yeux tels des points, et les bouches dessinées d'un trait court, le curieux dessin schématique des mains et des pieds (les mains aux doigts pointus, et les pieds dessinant une simple ligne arquée), le manque de plasticité caractérisent l'élève Winterhalter et non Maulbertsch. Ce sont ces traits que nous rencontrons dans les dessins d'esquisse des premières créations authentiques de Winterhalter devenu indépendant, en premier lieu dans 9 L ü t z o w, G.: Geschichte der K. K. Akademie der Bildenden Künste. Wien, 1877. 54. 10 II était de coutume de copier aussi les gravures pendant les années d'appren­tissage. C'est probablement d'après les directives de Maulbertsch que Winterhalter a exécuté en 1763, le dessin conservé au Musée de Brno (B. 1315, 220 X 176 mm. Signé ,, Winterhaider Del."), copie pédantesque de la gravure de Pietro Monaco faite d'après le „Festin du riche" de Tiepolo. 11 Exposé à l'Albertina, Vienne, 1956. F. A. Maulbertsch und die Kunst des Österr. Barock. Catalogue N OB 31 — 32, 94, 95. 101. Le dessin de l'Immaculée figure dans le même catalogue erronément sous la désignation „nach dem Apsisfresko der Pfarrkirche in Sümeg". Le dessin figurant sous le N° 93, dans le catalogue cité, attribué auparavant à Maulbertsch, et portant les détails d'un tableau d'autel (de Saint Joseph de Calasance) et de la coupole (groupe de Moïse) de l'église de Maria Treu, paraît antérieur aux années 1760 et ne pourrait guère être l'oeuvre de Winterhalter. Le dessin de Jaël et de Miriam, deux figures des pendentifs de Székesfehérvár (lavis à l'encre de Chine, 163x212 mm, N° de l'inv. 30.598), est lui aussi d'une qualité supérieure aux dessins de Winter­halter, faits au cours de ces années là, et sa ressemblance avec l'autre esquisse de Székesfehérvár, également à l'Albertina (La Naissance de la Vierge. N° de l'inv. 25.132) nous permet de le classer plutôt comme faisant partie de l'oeuvre de Maul­bertsch. Conformément aux attributions antérieures, nous considérons l'excellente esquisse de tympan, représentant l'Allégorie de la Foi, comme l'oeuvre de Maulbertsch et non de Winterhalter (dessin à la plume, 259X413 mm. N° de l'inv. 25.004).

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