Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 14. (Budapest 1959)
RADOCSAY, DENIS: Sur quelques statues de bois gothiques
le visage jeune, aux formes rondes, ressemblant au visage de la Vierge de Toporec, et il est aisé d'imaginer sous la couche de peinture un visage aux traits analogues à ceux du visage de la Vierge de Toporec. Les deux Vierges doivent leur naissance à une influence venue en droite ligne de France. Sans doute il est difficile, sans connaître les lieux mêmes où se trouve la statue polonaise, d'arriver à des conclusions définitives, pourtant il semble probable que la Vierge de Nowy-Sacz conserve elle aussi le souvenir du ciseau du maître de Toporec, où, du moins, de l'atelier de son proche entourage. La tâche des futures recherches est d'éclaircir les problèmes ultérieurs, d'essayer de localiser cet atelier, de même, d'essayer de tracer les rapports des arts, peu connus jusqu'à nos jours, entre la Hongrie et la Pologne du XIV e siècle, et de constater le rôle de l'influence français direct ou indirect, ainsi que sa signification dans l'art de la Hongrie et la Pologne. Par nos présentes lignes nous aimerions attirer l'attention sur ces devoirs. Le style mou des premières décades du XV e siècle fait place dans la sculpture vers les années 40 du siècle, à une manière de voir nouvelle, à un style plus ferme, et à des formes plus décidées. Cette transformation s'effectue en Europe Central en un laps de temps assez court et grosso modo partout à la fois. Son influence est large, 7 mais pourtant, ainsi que le veut la règle, maintes écoles locales, en pleine connaissance des traditions anciennes et des exigences plus modernes, élaborent elles-mêmes un langage des formes nouveau. Un vieux problème de l'histoire de l'art en Europe Centrale qui a été souvent discuté, mais qui reste actuel de nos jours encore, est celui de l'alternance des deux styles. Deux statues du Musée des Beaux-Arts (fig. 23) fournissent un nouveau point de repère pour la connaissance plus exacte de cette période de transformation. La provenance de ces deux statues représentant Sainte Barbe et Sainte Dorothée, 8 est inconnue, leur patrie était peut-être Kosice —Kassa ou ses environs. Elles ont dû orner le tabernacle ou le pignon d'un retable. Elles sont bien conservées ; seul les fleurons do leur couronne sont perdus, et la peinture est écaillée. Leur visages ronds ne présentent pas de traits individuels, les plis des robes sont simples et toute espèce de fantaisie décorative en est absente. On ne connaît dans le territoire du bassin des Carpathes, aucune autre création du même maître, et qui seraient apparentées à celles-ci. C'est par leur situation particulière dans l'histoire de l'évolution qu'elles méritent une attention spéciale parmi les monuments de la sculpture en bois du XV e siècle. Elles sont à la limite de l'alternance des styles mou et dur. Elles sont nées dans une décade dont relativement peu de monuments nous sont restés et dont l'image de l'évolution demande peut-être le plus de retouches. Les caractéristiques principales qui ressortent d'une brève analyse de ce style sont : les visages d'un modelé mou et fuyant, les traits caractéristiques, les mains modelées de façon similaire, les plis des robes tombant mollement. Or, en même temps l'attitude du corps qui se redresse de plus en plus, l'agencement plus simple, appaisé des plis du manteau, sont déjà commandés par la nouvelle mode. Les pans, semblables à des aiguilles de glace, du manteau de Sainte Barbe, et qui retombent des deux côtés sont une forme simplifiée et rudimentaire des pans de manteau, presque obligatoires chez les belles Vierges anciennes, autrichiennes, tchèques, allemandes et silésiennes, et qui conservent le souvenir du style mou, en même temps les larges plis, étalés ' B a 1 d a s s, L.: Malerei und Plastik um 1440 in Wien. Wiener Jahrbuch für Kunstgeschichte XV. Wien, 1953. p. 10, 18 — 20. «Tilleul. Sainte Dorothée: 81 cm, n° de l'inv. 55.920.1. Sainte Barbe: 78 cm, n° de l'inv. 55.920.2.