Radocsay Dénes - Kaposy Veronika szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 13.(Budapest, 1958)
FENYŐ, IVAN: Dessins italiens inconnus
style de l'esquisse de Budapest peut être le mieux mis en rapport avec les dessins faisant partie du vaste œuvre dessiné de Palma le Jeune, comme par exemple la feuille pleine de verve élu «Serpent d'airain» conservée au Musée des Offices, 7 probablement une esquisse pour l'aile d'orgue de la cathédrale de Salô, exécutée en 1602 et 1603. La force expressive des dessins du verso de la «Multiplication eles pains » de Budapest, reflète en tout cas le style mûr du maître, et là nous devons considérer le début des années 1600 plutôt comme un terme postquem. La composition par contre, accuse une parenté avec ses œuvres vénitiennes relativement les premières. Nous citerons comme exemple le tableau d'Antonio Palma, de sujet identique, se trouvant au Palais Royal de Venise, mais surtout la composition de Girolamo Muziano, conservée dans la collection d'étude du Musée de Budapest, qui nous surprend par sa ressemblance avec le tableau de l'église des Carmini. L'arrangement et la composition des groupes sont tellement apparentés que nous devons supposer une relation directe entre ceux-ci, ou du moins l'existence d'un modèle commun. 8 C'est à la série des dessins maniéristes du XVI e siècle ele la Vénétie qu'appartient un lavis de bistre très intéressant, qui représente probablement — je dois cette interprétation iconographique à M. André Pigler — la Reine de Saba devant le roi Salomon (fig. 42). 9 Son style se rapproche des feuilles de Veronese, tel par exemple, du «Lavement des pieds» du Kupferstichkabinett de Berlin. 1 " Or, c'est justement leur comparaison et leur corrélation qui démontrent aussi les différences. Les feuilles de Veronese, même les plus embrouillées, sont tant dans leur composition comme dans leurs détails plus claires et nettes que le dessin de Budapest qui dénote plutôt la main d'un imitateur médiocre de Veronese, et révèlent, à côté de l'influence du grand maître vénitien, aussi d'autres influences maniéristes vénétiennes. L'influence directe du Tintoret ne s'y fait pas trop sentir, mais d'autant plus les éléments tintoretcsqucs, par l'intermédiaire de Palma le Jeune. Son auteur a dû êtreAlessanclro Maganza, le plus important peintre du maniérisme vicentin, duquel Venturi écrit que dans son art l'élément principal était, à côté de l'influence du Tintoret et de Palma le Jeune, toujours celle de Veronese. Confrontons à présent la feuille ele Budapest avec le dessin d'Alessandro Maganza, représentant peut-être le « Christ devant Pilate » de la collection de János Scholz de New York (fig. 41). 11 Les deux dessins présentent tellement d'affinités quant à la composition, à la perspective et aux relations de l'espace et des figures, ainsi qu'à l'embrouillement nerveux des lignes, que nous devons supposer un travail dû à la même main. Nous ometterons de publier dans l'étude présente les dessins du XVII e siècle, non que ce fonds récemment découvert n'ait fourni quelques feuilles importantes élu XVII e siècle, mais nous prétendons de les publier dans d'autres relations et à une autre occasion. 7 N° 1814. H a d e 1 n, D. v.: Venezianische Zeichnungen der Spätrenaissance. Berlin. 192(1. fig. 97. 8 V. la reproduction de la « Multiplication des pains et des poissons » d'Antonio Palma dans W e s t p h a 1, D. : Bonifazio Veronese. Munich, 1931. fig. (53. — V. le tableau de Girolamo Muziano dans Pigler, A. : Barockthemen I. Budapest, 1956. p. 279. 9 No de l'inv. 57.21. K. — 190x190 mm. Marque Lugt 1468 et la collection Delhaes. 10 H a d e 1 n, D. v. : Venezianische Zeichnungen der Spätrenaissance. Berlin, 1926. fig. 43. 11 M u r a r o, M. : Catalogo délia Mostra di Disegni Veneti délia Collezione Janos Scholz. Venise, 1957. — Je tiens à remercier ici M. János Scholz de m'avoir envoyé le catalogue ainsi que la photographie d'un autre dessin d'Alessandro Maganza.
