Radocsay Dénes - Kaposy Veronika szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 12.(Budapest, 1958)

CASTIGLIONE, LADISLAS: La statue de culte hellénistique du Sarapieion d'Alexandrie

Quant au corps du Cerbère, on a dû y appliquer le serpent de l'extérieur, même au cas où ce personnage secondaire aurait été replacé inchangé à sa place ancienne. Cette supposition nous semble bien plus vraisemblable que l'autre, selon la­quelle l'ancienne statue de culte, à laquelle se rattachaient déjà quantités de légendes, fut simplement mise au rebut et qu'une statue toute neuve fut créée à sa place. La supposition qu'on ait emporté l'ancienne statue du temple hellénistique intact et en entier et qu'on l'ait remise à sa place après avoir terminé le nouveau temple est exclue déjà du fait que la statue de culte de grandes dimensions n'a pu être sortie en entier du temple. Étant donné que la reconstruction n'avait touché non seule­ment le temple, mais aussi tout le téménos, il est évident que la statue de culte ori­ginale a dû être démontée pour la durée de la construction. D'après ceci la trans­formation effectuée à l'époque romaine ne fut autre qu'une tâche technique deman­dée par la reconstruction, au cours de laquelle les maîtres qui y participaient ont effectué des modifications évidemment non par goût individuel, mais se tenant à la conception entretemps changée. C'est cette statue secondairement érigée et transformée à l'époque romaine, qui devint plus tard le canon des représentations de Sarapis. L'ensemble des monu­ments antiques subsistant, bien que fragmenté, livre lui aussi par centaines ces re­présentations en grande et petite sculpture, en relief, peintes et appliquées, imitant la statue de culte du Sarapieion de l'époque romaine, et cela en un nombre bien plus grand et avec une plus grande fidélité iconographique que les représentations hellénistiques imitant la première statue de Sarapis. L'imitation plus ou moins mécanique est une particularité généralement connue de l'art romain, tandis que le grand nombre des représentations peut être expliqué par le fait que la grande époque du culte de Sarapis tombait aux II e et III e siècles. C'est alors que Sarapis devint la divinité la mieux connue de l'empire et vénérée dans un cercle le plus vaste : le Cosmocrator dont la sphère d'action dépassa de loin celle de la divinité hellénistique, rendue populaire par la propagande officielle des Ptolémées et assurant la faveur roya­le. C'est alors que Sarapis devint le dieu favori des empereurs, qui, particulièrement les membres de la maison des Sévères, ont élevé son culte non seulement au degré des dieux du culte traditionnel de l'état romain, mais même au-dessus de celui-ci. 37 Il n'est donc pas surprenant que la popularité de Sarapis ait atteint son apogée dans l'art au cours des II e et III e siècles, et que c'est la grande statue de culte du Sarapieion d'Alexandrie qui ait donné un canon à cette popularité. Il est par contre curieux que la plupart des archéologues classiques ont cru reconnaître jusqu'à ce jour la statue de culte hellénistique de Sarapis dans la représentation romaine, même, ils ont basé tout l'œuvre de Bryaxis, sculpteur grec ayant vécu au IV e siècle av. n. è., sur cette variante tardive et transformée, c'est à dire sur ses copies. 11 est vrai qu'au début du siècle, lorsque Amelung, Lippold et autres, partant d'un passage littéraire extrêmement confus et manquant de toute authenticité histori­que, établirent la formule de Bryaxis-Sarapis, devenue presque un postulat, les données authentiques sur l'histoire de l'architecture n'étaient pas encore connues, elles ne furent fournies que par les fouilles les plus récentes du Sarapieion d'Ale­xandrie. Les théories relatives à la genèse de l'image de culte de Sarapis ont, cepen­dant, provoqué, déjà avant ces fouilles, la critique des esprits plus sceptiques. 38 Ces 37 L'O range: op. cit. p. 36. 38 C o 11 i g n o n, M.: Hist, de la sculpt, Grecque II. 1897. p. 309 et 310 ; Wo 1­ters: Springers Handb. 1923. p. 370; B i s s i n g : Bull. Vereenig. Ant. Besch. V. 1930. p. 7, N° 2 ; Kent Hill: Hesperia 15. 1946. p. 67 et suiv.; Bieber, M.: Sculpt. Hell. Age. 1955. p. 83 et 84.

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