Radocsay Dénes - Kaposy Veronika szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 11. (Budapest, 1957)
RADOCSAY, DENIS: Le fragment du sarcophage de Kalocsa
pas unique parmi les monuments de la Hongrie, la parenté entre celui-ci et la «Lapidation de Saint Etienne » de Somogy vár, antérieure à l'autre, étant bien connue. Bien que d'autres chaînons entre le sarcophage écossais et les bas-reliefs de Somogyvár et de Kalocsa ne nous soient pas connus, il est évident qu'ils existaient de tels. 11 La reconstitution du grand côté de l'ancien monument funéraire de Kalocsa nous présente donc l'image d'une sculpture qui est close de part et d'autre par un champ à rinceaux et à figures animales, et dont le champ central est limité par une corniche cintrée. La solution controversée du problème iconographique du champ central se rattache à la reconstitution précédente. Il est évident que les deux personnages représentés ne sont point les personnages d'une scène primitivement à deux figures. Les analogies du thème ne se retrouvent pas dans la sculpture funéraire antérieure au XII e siècle, et ses analogies structurales nous mènent vers un autre territoire de la plastique romane. La forme du champ médian, limité en haut par un cintre, rappelle les tympans contemporains. La courbe de départ de l'arc démontre clairement que la figure de l'ange, plus haute que l'autre, se tenant sur le côté droit, n'a pu être la figure centrale de la composition originale, donc l'ancien champ de notre bas-relief a dû grouper plus de trois personnages l'un à côté de l'autre. Ainsi, en examinant la composition de plus près on peut négliger ce type de tympans à trois figures, et nous ne signalerons qu'autant que leur sujet le plus fréquent est le Christ en Majesté où la Vierge flanquée de deux anges, éventuellement de deux saints, où bien d'un ange et d'un saint. 12 Leur agencement est symétrique comme celui des tympans à cinq figures, leur allure est solennelle, entre les trois figures il n'y a pas de rapport organique étroit, et leur connexité n'est indiquée que par un geste réservé et modeste. La liaison entre les trois figures est pour ainsi dire imposée par la courbe cintrée de la corniche, tel qu'on le voit sur notre bas-relief. Bien que la composition centrale de la pierre de Kalocsa ne soit pas un parent proche de ces tympans à trois figures, il convient de citer, en raison des frises qui l'encadrent, l'un d'entre ceux-ci : le tympan de la façade occidentale de la cathédrale d'Angoulême. Là aussi, comme sur le bas-relief de Kalocsa, la représentation est entourée d'un motif de rinceaux végétaux et de figures animales. 13 Conformément à sa destination, ce motif crée, bien que de manière différente — l'un est un tympan et l'autre un sarcophage —• le cadre décoratif du thème principal. En même temps que les tympans à trois figures furent exécutés ceux à plusieurs figures accusant une parenté plus proche avec notre monument funéraire, ainsi que les compositions symétriques et asymétriques à cinq figures. Le tympan de l'église Saint Sernin de Toulouse, représentant l'Ascension du Christ — composition symé11 La question de la destination originale du bas-relief de Somogyvár est également irrésolue. Il est certain qu'il ne faisait pas partie d'une pierre tombale, étant donne que sa face dorsale est elle aussi sculptée. C'est Dercsényi qui récemment a rappelé les difficultés de son identification iconographique. A magyarországi művészet története I. (Histoire de l'art de la Hongrie I.; dir. : L. Fiilep). Budapest, 1956. p. 26 — 27. 12 A Castellarquato on voit à gauche de la Vierge un ange, à sa droite Saint Pierre, à Cades de part et d'autre de la Vierge se trouvent Saint Pierre et Saint Jean (?), à Donzyle-Nièvre à gauche de la Vierge se tient un ange, et à droite le prophète Isaïe. F r a neovicli, G. : Benedetto Antelami. Milan —Florence, 1952. I. p. 29, et 32 ; II. fig. 45 et 46. — Hamann, R. : Die Abteikirche von St. Gilles und ihre künstlerische Nachfolge. Berlin, 1955. fig. 465. 13 A u b e r t, M. : La sculpture française au Moven Age. Paris, 1946. p. 133. — Hamann, R, : op. cit. p. 122-123. fig. 160. 2o