Radocsay Dénes - Kaposy Veronika szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 10.(Budapest, 1957)
ESZLÁRY, EVE: La „Vierge" de la Visitation de Meinrad Guggenbichler
formes qu'il fait ressortir par des creux profonds dans l'intérêt d'une spatialité plus accentuée, la parois mince et la légèreté des statues, gagnée par le creusage de la partie de dos. en conservant toutefois leur stabilité. L'examen des diverses formes de détails rapproche de plus en plus notre statue des oeuvres de Guggenbichler. Le voile formant au-dessus du front de larges ondes plates et les menus plis plusieurs fois cassés de l'étoffe de la robe, s'ouvrant aux pieds tel un éventail, l'apparente entre autres aux „Mater Dolorosa" du Deutsches Museum de Berlin (fig. 25) 10 et de l'autel de la Croix de St. Wolfgang (fig. 24). 11 Les souliers pointus relativement grands, visibles sous la bordure de la robe étalée, peuvent être retrouvés sur la „Mater Dolorosa" de Lochen, œuvre peut-être la plus classique de Guggenbichler (fig. 26). 12 Le fichu, ou les parties de robes entourant le cou et formant un large col dur décoratif, existent, semblablement à notre statue, sur le „Martyr Saint Etienne" de l'ancien maître-autel de Schleedorf, 13 sur la „Mater Dolorosa" de l'autel de la Croix de St. Wolfgang, sur l'ange senestre de l'autel de Saint Antoine 11 sur la „Cunigonde" de l'autel Saint Wolfgang 15 et sur la ..Princesse cappadocienne" de l'autel Saint Georges de Kirchberg (fig. 23). 10 Les mains potelées, finement nuancées, bien que détériorées et par endroits complétées (fig. 27), témoignent elles aussi du maître dont le monographe écrit en rapport avec la statue de Saint François de St. Wolfgang : 17 „Les mains de Saint François appartiennent aux meilleurs créations de tous les temps de l'art alpin". Ce maître inventif a créé une riche série de types de mains, aussi présente-t-il une variété similaire de visages d'âges différentes et exprimant des sentiments différents. Les traits de visage de notre statue s'apparentent le mieux à ceux de laPrincesse cappadociemie du maître-autel de Kirchberg. On trouve réunis dans la statue de notre musée tellement de traits caractéristiques de l'art de Guggenbichler, que nous la considérons à juste titre comme l'œuvre de ce maître, ou bien comme celle d'un atelier étant directement sous son influence. L'importance de Guggenbichler et son influence sur l'art alpin est presque semblable à celle de Michel Pacher. Néanmoins, nous ne rencontrons parmi ses apprentis connus de nom et parmi ses nombreux disciples aucun qui aurait suivi si fidèlement les œuvres du maître, même jusque dans les formes de détails. C'est la coloration qui permet le plus sûrement de classer notre statue dans l'œuvre de Guggenbichler. Cette statue polychrome a dû figurer dans une composition d'autel, où ce n'est plus la dorure qui domine, mais les couleurs transparentes peintes sur un fond argenté. La coloration vive des compositions de Guggenbichler se manifeste pour la première fois en 1706 à St. Wolfgang et s'épanouit dans l'autel Saint Georges de Kirehberg, exécuté en 1706—1707. 18 La coloration précocement vive des statues de Kirehberg est, par rapport à l'évolution de l'art autrichien en général, un phénomène parallèle à la diminution des exigences baroques de la monumentalité et à la simplification de l'expression devenue plus intime 19 . H. 10 Deutsohe Skulpturen im Deutschen Museum. Berlin, 1030. p. 81. 11 Decker, H. : Barock Plastik . . . fig. 130. Op. cit. fig. 141 et 142. 13 Decker, H.: Meinrad Guggenbichler. fig. 42. 14 Op. cit. fig. 63. 15 Op. cit. Pl. IV. 16 Op. cit. fig. 83. 17 Op. cit. p. 54. 18 Op. cit. p. 62. 19 Op. cit. fig. 82-85; Decker. H. : Barock Plastik... fig. 133.