Szilágyi János György - Kaposy Veronika szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 9. (Budapest, 1956)

PATAKY, DENIS: La peinture a gouache de Jacob Bogdány

LA PEINTURE A GOUACHE DE JACOB BOGDÁNY La collection d'oeuvres graphiques du Musée des. Beaux-Arts s'est vue cette année enrichie d'une oeuvre importante, la seule gouache connue de Jacob Bogdány (fig. 23). En dehors de ses qualités artistiques, cette feuille est importante du fait qu'elle est la seule aquarelle non seulement de Bogdány, mais de toute une époque de l'art hongrois —• le tournant des XVII e et XVIII e siècle — qui nous soit par­venue. L'époque à laquelle Bogdány vécut est celle des dernières décades de l'occupa­tion turque et des guerres d'indépendance menées contre la domination des Habs­bourgs relayant celle des Turcs. La domination turque a brisé l'élan de l'art hongrois et la série incessante des guerres a presque totalement étouffé la vie artistique en Hongrie. Les artistes hongrois qui de leur talent ont espéré une existence, ont fui à l'étranger. C'est ainsi que furent obligés à quitter la Hongrie Jean Privigyei (Pri­witzer), qui travaillait en 1627 en Angleterre, puis en 1647 en Espagne, Jean Spiel­berger (1628—1679), travaillant en Autriche et en Allemagne, et Jacob Bogdány qui se fixa en Hollande, puis en Angleterre. 1 Les rares données biographiques sur Bogdány 2 nous sont connues par quel­ques documents et par les notes de Georges Vertue, graveur de Londres, faites sur la peinture anglaise entre 1713 et 1756, donc en partie durant la vie de Bogdány. Selon ces notes, Jacob Bogdány est né à Eperjes en 1660. 11 accompagna avant 1680 son père Louis Bogdány à Vienne où celui-ci fut envoyé en ambassade par le comitat de Sáros ou peut-être par Eperjes. C'est à Vienne que le jeune Bogdány a commencé à peindre, et bien que ses oeuvres de ces temps là ne nous soient pas con­nues, l'on peut supposer que, inspiré évidemment par les oeuvres de Jan Anthonis van der Baren et de Herman Vereist, son attention fut retenu par la nature morte à fleurs et à fruits ainsi que par la peinture animalière. Cette supposition se trouve confirmée par le fait qu'au lieu du voyage d'études habituel en Italie, il se rendit en Hollande pour compléter ses connaissances. Nous possédons des données de 1684 à 1686 sur son séjour à Amsterdam où son art s'est formé sous l'influence de Willem van Aelst, Abraham van Beyeren et surtout sous celle de Melchior de Hondecoeter. Aux environs de 1690, après la révolution non sanglante, lorsque Guillaume d'Orange fut invité à occuper le trône d'Angleterre, il quitta la Hollande pour se rendre en Angleterre où, déjà en 1694, il travailla pour la reine Marie et en 1700 pour Guillaume III. Même, selon le catalogue dressé pour la vente de la succession de la comtesse Albemerle, qui a eu lieu à la Haye en 1744, il était peintre de la cour de 1 Sur l'art de l'époque voir : Garas, K. : Magyarországi festészet a XVII. sz.-ban (La peinture en Hongrie au XVII e siècle). Budapest, 1953. 2 Sur la biographie voir : Thieme — Becker: Alig. Lexikon d. Bild. Künstler. IV. Leipzig, 1910. p. 216. (L y k a, K.); S z o n d r e y —S zentiványi: Magyar Képzô­műv. lexikona. Budapest, 1915. et principalement P i g 1 e r, A.: Bogdán v Jakab. Budapest, 1941.

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