Szilágyi János György - Kaposy Veronika szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 9. (Budapest, 1956)
CASTIGLIONE, LADISLAS: Deux nouveaux exemplaires de l'Aphrodite d'Alexandrie
La tâche des maîtres et des ateliers des sculpteurs fut d'exécuter pour les Grecs aisés l'image réjouissante de la déesse favorie, notamment d'après la statue égyptienne la plus célèbre, l'Anadyomène d'Alexandrie. La tête de Budapest est le fragment d'une telle statue relativement grande (fig. 4). Etant en présence d'un petit fragment fort détérioré, il est difficile de le dater aussi du fait que la chronologie détaillée de la statuaire hellénistique et particulièrement de la statuaire égyptienne hellénistique n'est de loin aussi fixe que celle de la sculpture grecque des époques archaïque et classique. La datation est d'autant plus difficile que la tête est sculptée en une matière particulière, demandant une technique différente, surtout dans la sculpture des cheveux, d'un caractère graphique. Les formes quelque peu maniérées du visage, les grands yeux incrustés prêtant au regard un caractère un peu pathétique — sans aucun doute étranger à l'original — permettent de conclure à une date tardive : le II e siècle av. n. è. Quant au torse en albâtre de Budapest (fig. o —6), cette datation paraît trop haute. Cette pièce est caractérisée par le style sfumato de la sculpture égyptienne hellénistique, qui efface les formes et va jusqu'à une simplification et une déformation rappelant presque la plastique primitive. Il est par contre frappant de voir les hanches larges et la corpulence de la figure formant un contrast grotesque avec les épaules étroites, ainsi que le haut du bras collé au corps. Ces traits nous mènent dans la sphère de la plastique égyptienne de l'époque romaine. L'imitation de vaste envergure de l'Anadyomène d'Alexandrie ne cesse dans l'Egypte de l'époque romaine pas non plus, même, autant que les monuments qui nous sont parvenus le permettent d'établir, elle devient, par rapport à l'époque hellénistique, encore plus vaste. 18 Il est frappant que la plupart des imitations se retrouvent dans les genres de la petite sculpture, en premier lieu parmi les statuettes de bronze, 19 de terre cuite, 20 parmi les gemmes, 21 et les objets d'orfèvrerie. 22 Les statuettes de bronze, de terre cuite et de métal précieux conservent encore les traits fondamentaux du modèle, mais en le transformant considérablement. On voit fréquemment la tête de la déesse coiffée d'une couronne de rayons 23 ou — dans l'esprit du syncrétisme de l'époque romaine — d'une parure d'Isis (fig. 8). 24 Ces statuettes ne suivent pas l'attitude 18 Dans l'Empire Romaine l'imitation du type de l'Anadyomène est fort répandue aussi en dehors de l'Egypte. Le type fondamental a été transformé au I er siècle dans un esprit classiciste. C'est cette transformation qui est devenue le point de départ de la plupart des statues de l'Anadyomène en dehors de l'Egypte. L'exemple le plus illustre de la transformation classiciste est l'Aphrodite de Cyrène. — Watzinger: op. cit. p. 91; Castiglione: Un nouveau fragment du groupe des trois Charités. Bulletin du Musée Hongrois des Beaux-Arts Vol. N° 5 (1954) p. 15 et suiv. 19 Edgar: Greek Bronzes 27647 et suiv. ; Perdrizet: Bronzes Fouquet. (1911) p. 1 et suiv. ; Sacken E. v. : Die antiken Bronzen des K. K. Münzkabinetts in Wien (1871) XVI, p. 1. 20 V. les catalogues des terres cuites grecques et égyptiennes de Weber, Perdrizet, Kaufmann, Vogt, Breccia et de Graindor. 21 Campbell Bonner: Studies in Magical Amulets (1950) N° 55. 22 Schreiber: Alexandrinische Toreutik (1894) p. 27 et suiv. Fig. 5 et 6 ; Segall, B. : Katalog d. Goldschmiede-Arbeiten. Mus. Benaki (1938) N° 203, PL 42. p. 133 et 134. 23 Edgar: Greek Bronzes, 27647 — 8. 24 De la collection de terres cuites gréco-égyptiennes du Musée des Beaux-Arts. N° de l'inv. : T. 504 ; Weber: Aegypt.—griech. Terr. p. 122, note 3; Oroszlán: Antik terrakotta gyűjtemény (La collection de terres cuites antiques) (1930) D. 91. Sur les cheveux retombant sur les épaules fut posé une grande perruque raide d'» Isis « surmontée d'un diadème et d'une grande parure de Hathor. L'attitude des bras est juste le contraire de celle de l'original. — Cf. R e i n a c h : Répertoire Stat. IL p. 341,3 et passim.