Szilágyi János György - Kaposy Veronika szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 8. (Budapest, 1955)
KÖRNER ÉVA: A Grafikai Osztály LXXXVIII. kiállítása. Új szerzemények II.
Les différentes influences ne se présentent cependant qu'à la dérobée sur cette oeuvre excellente, c'est pourquoi il est difficile de les analyser et de les préciser. L'impression est dominée par le style concis et vigoureux propre au maître de Szentkirály. 27 Ses qualités excellentes, son sens tectonique, son don de composition se manifestent dans son oeuvre avec une telle puissance qu'il dépasse les antécédents jusqu'ici démontrables, tant dans la composition que dans l'adaptation tectonique des figures (fig. 16—17). Les types des têtes rondes sont également de caractère individuel et sont éloignés des types étrangers (fig. 18—21). On ne trouve de semblables sur les monuments hongrois pas non plus. Quelques chercheurs ont vu une liaison entre la lunette de Szentkirály et les statues de Ják, or, ce n'est pas une parenté, mais justement une opposition qui se présente entre les deux oeuvres, tant dans la conception sculpturale et dans la composition que dans les types de têtes. La lunette de Szentkirály est un phénomène rare, non seulement au point de vue de la composition, mais aussi à celui de l'iconographie. Le personnage principal représente le type du Christ en majesté, et dans son ensemble et dans ses détails : la main droite s'élève en un geste de bénédiction, de sa main gauche il tient la Bible et les plis du manteau sont rangés selon les règles classiques. 28 On ne rencontre cepenpant ce type du Christ qu'en rapport avec les thèmes déterminés, notamment dans les suivants : la Tradition des clefs, la Tradition de la loi, la Déesis (le Christ entre la Vierge et Saint Jean Baptiste), le Christ avec Saints, Maiestas Domini, l'Ascension et le Jugement Dernier. 29 Dans la lunette de Szentkirály il n'est pas question de tels sujets. Le Christ n'apparaît point avec les saints, seulement avec deux simples fidèles, constituant avec eux une unité étroite rendue sensible par la composition serrée des figures, l'agenouillement humble du couple de donateurs, le dévouement plein de désir ardent, s'exprimant par l'attitude des têtes et les regards fixés sur le Sauveur. 30 C'est la franchise de la vie religieuse, approfondie sous l'influence du mouvement franciscain, qui se manifeste dans ce relief. La lunette de Szentkirály est depuis longtemps considérée comme une oeuvre illustre, déjà pour le couple de donateurs, et possède aussi à ce point de vue une importance particulière. La représentation des donateurs n'était, en Hongrie, pas inconnue ou inhabituelle. Nous la retrouvons déjà à la fin du XII e siècle dans les figures de l'évêque Job et de Béla III sur la Porta Speciosa d'Esztergom. Ce sont donc des donateurs membres de familles royales et du haut clergé qui y apparaissent, et même ceux-ci ne sont représentés que dans la frise du portail, et ne sont pas intégrés dans la composition principale proprement dite. Par contre à Szentkirály, les donateurs sont évidemment des laïques, les membres de familles nobles de propriétaires locaux et en cette qualité ils sont les fondateurs et patrons de l'église. La différence sociale est énorme, mais la différence iconographique est encore plus grande. A rencontre de la lunette d'Esztergom, les donateurs s'intègrent organiquement dans la composition et appartiennent étroitement au thème de la représentation. Les modifications essentielles rendent sensible de manière éloquente tant la transformation 27 Dans la prose rhytmique de notre littérature de langue latine du XIII e siècle les particularités locales se manifestent également. (Horváth: op. cit. p. 394, 397.) Les premiers vestiges de la littérature en langue hongroise apparaissent eux aussi au XIII e siècle. (Cf. M e z e y : op. cit. p. 94—95.) 28 Cf. Burger: op. cit. chapitre premier (p. 9—119.) : »Der aus Byzanz stammende antikisierende Typus des thronenden Erlösers.« 29 Cf. Burger: op. cit. p. 151 — 203. 30 Le sujet du bas-relief de Bátmonostor est en apparence analogue, mais il n'est, pourtant pas le même, étant donné que Jésus n'est pas représenté sous le type traditionnel du Christ en majesté.