Szilágyi János György - Kaposy Veronika szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 6. (Budapest, 1954)

FARKAS, ZOLTÁN: Le «Héros du village» de Michel Munkácsy au Musée des Beaux-Arts

Richartz de Cologne où il est visible encore de nos jours. — D'après une note écrite sur une feuille à part, contenue dans le classeur des comptes de Munkácsy, où il marquait les recettes qui précédèrent son contrat avec Sedclmeyer — il reçut pour cette toile 40.000 francs. Cette même glose fait mention d'une réplique du tableau, qui a été vendu pour 25.000 francs. Cette réplique, que l'annotation, se trouvant parmi les comptes, nomme expressément »répétition«, est mentionnée aussi dans une lettre de M mc Munkácsy, écrite à ses parents. La question se pose: à laquelle des répli­ques connues du «Héros du village» cette répétition est-elle identique? La variante achetée par le Musée des Beaux-Arts porte la date de 1882, elle ne peut donc être le même exemplaire; c'est plutôt au «Héros du village» passé au Musée de Chicago, que le tableau mentionné dans les comptes pourrait être identique. Or, celui-là porte la date de 1877, et non celle de 1875, et diffère dans ses détails essentiellement de l'exemplaire de Cologne. Munkácsy, par ailleurs, n'a jamais copié fidèlement le tableau dont il faisait la réplique, mais changea toujours quelques détails. Cette variante du «Héros du village» a passé en Amérique par l'intermédiaire de Goupil, premier marchand de tableau de Paris. Dans le facturier de Sedelmeyer on lit la remarque datée du 23 octobre 1882 : Le Héros du village (Falu hőse) réduction. 25.000 francs. C'est cette même date que porte la variante provenant de la collection de Gustave Gerhardt et acquise récemment par le Musée des Beaux-Arts. Il est donc hors de doute que la toile est identique à celle qui est portée sur le facturier de Sedelmeyer. Elle est en effet, une rédu:tion; étant donné que ses dimensions sont 110x170 cm, elle est plus petite que l'exemplaire de Cologne. La variante acquise par le musée était couverte d'une épaisse couche de vernis sombre et sale. Après la restauration soignée, effectuée par M. Brutus Sárdy, elle a regagné ses couleurs fraîches originales et porte toutes les caractéristiques de la facture et du coloris de Munkácsy. Nous savons que Munkácsy fit dans plusieurs cas copier par ses élèves ses tableaux très recherchés, puis il les corrigeait par endroit, les retouchait et les signait. Or, dans ce cas il ne peut être question de ceci, déjà du fait que la première variante était pendant sept ans à l'étranger. Munkácsy a dû faire la réplique lui-même, à l'aide de la photo de l'original, et de ses dessins et esquisses. Il y a des différences essentielles entre notre tableau et celui de Cologne. La lampe pendant du milieu du plafond fait défaut, bien que l'on puisse en découvrir quelques traces sous la couche de couleur. Sur le côté gauche, le paysan assis au bout de la table ne porte pas la pelisse, mais la houppelande des bergers, et il est vêtu d'un ample pantalon blanc et non d'un pantalon de drap. Il n'est pas représenté de face, mais tourne le visage presque de profil. Les autres personnages sont eux aussi plus ou moins différents. Le pantalon court du saltimbanque acceptant la lutte et nous tournant le dos, est tout autrement brodé. Derrière les deux paysans badauds on ne voit ni bouteille, ni cruche, et le rideau de fenêtre n'est pas le même lui non plus, ainsi que le tonneau disposé sur le côté gauche du tableau. Ce sont les différences les plus frappantes. Nous les avons énumérées en ordre de prouver que le tableau acquis par le Musée des Beaux-Arts n'est pas une copie, mais la répétition libre du thème dont les détails sont modifiés. Il correspond ainsi à la coutume de Munkácsy de toujours varier librement les

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