Szilágyi János György - Kaposy Veronika szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 6. (Budapest, 1954)
RADOCSAY, DENIS: L'autel de la Vierge de Felka-Velká
Le retable de Malompatak (Milbach) dont les fragments sont au musée d'Esztergom 9 et celui de Nagylomnic (Lomnica) sont connus et publiés. Nous avons gardé pour la fin la question des retables de Nagyszalók (Velky Slavkov; fig. 20) et de Felka (Velká; fig. 21). Le retable de Nagyszalók, comme L. Babura l'avait constaté, a été exécuté en 1483 et fut connu à l'exposition du Musée National. 10 Le livre d'inventaire remarque que le Musée National l'avait acquis en 1916 et l'avait échangé en 1917 contre un autre retable non précisé de plus près, au musée d'Esztergom. La question se pose de savoir si l'échange a été réellement effectué. Le retable ainsi aliéné a éventuellement passé en la possession du Musée National. Le retable de Nagyszalók a passé en effet en 1936 du Musée National au Musée des Beaux-Arts. Sa provenance de Nagyszalók est indubitablement attestée par la date 1483, lisible sur la banderole flottant devant l'ange sur le panneau représentant l'Annonciation. Or, la situation s'est compliquée par le fait qu'en 1928, un an avant le compte rendu de M. Elemér Varju, un autre autel de la Vierge apparut dans la littérature spécialisée. 11 Cet autre autel de la Vierge de Nagyszalók ne figure cependant ni dans le premier compte rendu de L. Babura, ni dans celui de Divald, ni dans la première description de la collection d'Esztergom. Il se peut donc que l'échange projeté, ou bien réellement effectué entre les deux musées ait contribué à déterminer l'origine du retable d'Esztergom. Le fait est que les descriptions de Nagyszalók, citées plus haut, font mention conséquemment et à ne pas s'y méconnaître d'un seul autel de la Vierge. On ne pourrait donc supposer que l'autre autel de la Vierge aurait été également érigé dans la même église de Nagyszalók et aurait disparu de là avant la première conscription de 1700. Cette supposition est peu probable vu la concordance des dimensions, de l'iconographie et de la composition: tous deux ont été exécutés par le même peintre et à la même époque. L'on ne pourrait guère supposer qu'une petite église de province ait commandé au même maître à la fois deux autels identiques, consacrés à la Vierge. Les quatre panneaux intérieurs des volets présentent les mêmes scènes dans le même ordre de succession et de manière parfaitement identique. La différence entre les dimensions des divers panneaux des deux retables est en tout de 2 à 3 centimètres. 12 D'après les informations des sources littéraires, de résultat négatif, ainsi que d'après les concordances exactes, il semble évident que l'autel de la Vierge en question a été attribué de manière erronée à Nagyszalók. En passant en revue la série établie par Divald, seul l'autel de Felka reste inconnu autel dont nous ignorons le sort. Une circonstance pourtant mérite notre attention, et c'est que les descriptions de Nagyszalók, de 1885, parlent de la grande ressemblance entre les autels de La Vierge de Nagyszalók et de Felka, en remarquant que la «réplique» de l'autel de la Vierge est visible à Felka également. Cette analogie n'a pas échappé à l'attention de 9 G e n t h o n, I. : Esztergom műemlékei. (Les monuments historiques d'Esztergom.) Budapest, 1948. p. 35. repr. sur la page 33. "Varju, E. : Vezető a Magyar Nemzeti Múzeum Történeti Osztálya kiállított gyűjteményeiben (Guide des collections exposées du Département Histodique du Musée National Hongrois). Budapest, 1929. p. 30. 11 Gerevich, T.: Esztergomi műkincsek. (Les trésors d'Esztergom.) Primas Album. Budapest, 1928. p. 219. 12 D'après l'identité exacte c'est à juste titre qu'on peut croire que sous la couche de couleur de l'époque baroque, des volets extérieurs du retable d'Esztergom, se récèlent les représentations originales médiévales.