Szilágyi János György - Kaposy Veronika szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 6. (Budapest, 1954)

AGGHÁZY, MARIE: Un nouveau groupe de pages enluminées de manuscrits au Musée des Beaux-Arts

et sur une lampe du VI e siècle, trouvée sur le Palatin, il triomphe sur le ser­pent, le basilisc, le lion et le dragon; 38 à l'époque romane la plus belle re­présentation en ce genre est «le beau Dieu» sur le trumeau du portail central de la cathédrale d'Amiens. 39 Le serpent apparaît souvent au pied de la croix. L'interprétation médiévale de ces représentations a pu être la suivante : le Christ a triomphé par le sacrifice de la croix sur le péché et sur la mort devenus la part de tout le monde par suite de la faute d'Adam et d'Eve. C'est ceci la solution de l'enluminure de Metz exécutée vers 850, où l'on voit le serpent au pied de la croix. 40 Sur les représentations triomphales, fort fré­quentes au Moyen Age, le Christ est au centre, mais il est remplacé parfois par un symbole : la croix ou l'arbre de vie. La représentation du tympan d'Ujudvar a elle aussi un caractère triomphal, car là aussi, c'est la croix sym­bolisant le Christ qui s'élève entre la mort et le péché, c'est à dire, entre les symboles de Satan. La figure du centaure, en dehors de celle d'Ujudvar, n'est visible sous ce rapport que sur le tympan du portail de l'église de Salford (Oxfordshire) où de part et d'autre de la croix sont figurés le centaure luttant et le lion; 41 nous sommes donc là également en présence d'une représentation triomphale. Les représentations de caractère triomphal furent toujours dis­posées au-dessus du portail de l'église pour qu'elles attirent le regard de ceux qui y entrent. Le tympan d'Ujudvar, datant du XII e siècle, malgré qu'il soit une oeuvre provinciale sculptée grossièrement, et non pas un monument eminent de l'art roman en Hongrie, exprime lui aussi cette idée tellement caractéristique de l'époque. n 1 n VERONIQUE KAPOSY UN NOUVEAU GROUPE DE PAGES ENLUMINÉES DE MANUSCRITS AU MUSÉE DES BEAUX ARTS Parmi les pages de manuscrits, reçues de la Bibliothèque Nationale Széchényi à titre de dépôt à perpétuité, vingt feuillets cohérants forment un groupe clos. 1 38 Molsdorf. W. : op. cit. p. 130. 39 Mâle, É. : L'art religieux du XIII e siècle en France. Paris, 1919. fig. 16. 40 Paris, Bibliothèque Nationale. M o 1 s d o r f , W. : op. cit. p. 63. 41 B 1 a n k e n b u r g, W. : Heilige und dämonische Tiere. Leipzig, 1943. p. 306. — Nous voyons le centaure et le serpent représentés ensemble dans un manuscrit du XI e siècle, conservé à la Bibliothèque d'Ivres (Cod. 86. fol. 18.). Dans la lettre «D» de l'initiale «Ds» se trouve le centaure coiffé d'un turban, dans la bouche il tient une corne et de la main il tient sa queue se terminant par une tête de serpent. La lettre «s» est représentée par un ser­pent dont les deux extrémités portent chacune une tête, se mordant lui-même. Les lettres «Ds» sont l'abbréviation du mot Deus; le reste du texte nous est malheureusement inconnu, par conséquent nous ignorons quels pouvaient être les autres rapports symboliques du cen­taure et du dragon représentés ensemble. On peut toutefois supposer que ces symboles de la mort et de Satan ne furent pas mis accidentellement au service des lettres signifiant Deus. (Ladner, G.: Die italienische Malerei im 11. Jahrhundert. Jahrbuch der Kunsthistori­schen Sammlungen in Wien. N. F. V. 1931. p. 133. Fig. 103). C'est M. Pierre Meiler qui a attiré mon attention sur cette miniature. 1 Az O. Szépművészeti Múzeum Évkönyvei (Annuaires du Musée Hongrois des Beaux­Arts) Vol. X. Budapest, 1940, fig. 26 et 27. — A Grafikai Osztály 77. kiállítása. Kéziratok és miniaturák (L'exposition du Cabinet des Estampes. Manuscrits et miniatures). Budapest, 1941. nos. 49—58 et 62—64. — Berkovits, É. : La mostra délia miniatura a Budapest. Corvina, 1941, p. 395. — Aggházy M.: Quelques pages enluminées de manuscrit, au Musée des Beaux Arts. Bulletin. No. 5. 20—28. 2* 19

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