Szilágyi János György - Kaposy Veronika szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 5. (Budapest, 1954)
WESSETZKY, GUILLAUME: Les problemes des «amulettes de nouvel an» égyptiennes
Chaque jour est une renaissance lui aussi par l'apparition matinale de Râ, 27 mais le tournant de l'année est une expression encore plus forte de la génération. C'est ce jour dans lequel — d'après leur conception — se reflète symboliquement la genèse du monde, fondement de toute vie. L'homme égyptien a rendu sensible le commencement primitif, compris en systèmes par la théologie, en personnifiant les forces de la nature. Selon la doctrine multiple de Hermopolis, quatre couples de dieux représentaient le néant primitif avant la création du monde. C'est de ce chaos couvert d'eau, que surgit le mont primitif sur lequel apparut ensuite la lumière. Les quatre dieux mâles de l'ogdoade divine ont été représentés avec des têtes de grenouilles, représentants de la force naturelle, se créant eux-mêmes dans l'eau, l'élément primitif, tel le scarabée qui — d'après leur conception — se créant dans la terre lui-même, figure lui aussi comme symbole de l'existence. La corrélation entre l'eau primordiale et le Nil est d'ordre secondaire, mais c'est évidemment au moyen de cette corrélation que les Égyptiens ont mis en rapport l'eau primordiale avec la genèse des plantes. 28 Aussi leur réunion semblait évidente lors de la fête de Sothis qui fit sortir le Nil de son lit pour apporter la vie aux Égyptiens. Le défunt désire voir Râ au jour de l'an, 29 l'apparition de la lumière étant un élément principal des cultes du jour de l'an. La nuit du nouvel an on allume les lampes dans les sanctuaires 30 et le premier rayon de soleil du nouvel an apparaît, comme une lumière qui suit l'eau primordiale, devant la foule célébrant la fête dans le bois sacré. 31 Les amulettes figurant parmi les cadeaux du nouvel an civil sont tous des ressouvenances de la genèse perpétuelle. C'est cette genèse qu'expriment leur formes recontrées le plus fréquemment, telles les amulettes de grenouilles et de scarabées 32 qui symbolisent en elles-mêmes l'existence ; le w p-r n p. t n f r. t = «heureux nouvel an» gravé sur celles-ci gagne par là une comfirmation. Il est remarquable que presque toutes les divinités ayant recours à cette formule, soient en Connexion avec le commencement primitif, donc la création. A côté d'Amon, membre de l'ogdoade divine, Nef ertem, divinité née comme lotus dans le Noun, l'eau primordiale, personnifie aussi la lumière signifiant la vie. Ptah, est un dieu créateur ; Khonsou dans le cercle appartenant à la triade d'Amon, a assumé le rôle de l'enfant divin; son attribut est «né de l'eau primordiale» (Noun). Sehhmet, l'épouse de Ptah, est la mère de Nefertoum. Les objets de luxe portant l'inscription mentionnée figurent 27 K e e s, H. : Die Feuerinse in den Sargtexten und im Totenbuch. Zeitschrift für Ägyptische Sprache u. A. 78 (1943) p. 48. 28 Op. cit. p. 53 ; Sethe, K. : Amun und die acht Urgötter von Hermopolis. Abh. d. Preuss.' Akad. d. Wiss. Phil. -Hist. Kl. N° 4. Berlin, 1929. p. 75. Sur la grenouille comme symbole de la genèse et la source du Nil : J u n k e r, H. : Das Götterdekret über das Abaton. Denkschr. d. Akad. d. Wiss. Phil. -Hist. Kl. Vienne, 56. IV. 1913. p. 61. 29 K e e s, H.: Die Feuerinsel, p. 42. 30 Sur les cérémonies solennelles v. Kees, H. : Totenglauben und Jenseits Vorstellungen. Leipzig, 1926. p. 377. Sur la navigation du défunt au jour de l'an v. op. cit. p. 359- ; B o n n e t, H. : Reallexikon der ägyptischen Religionsgeschichte. Berlin, 1952. p. 190. 31 R o e d e r, G. : Ein Jahrzehnt deutscher Ausgrabungen in Ägypten. Zeitschrift des Museums zu Hildesheim. N. F. 3. Hildesheim, 1951. p. 29. 32 Wiedemann, A. : Die Amuletten der alten Aegypter. Der Alte Orient. XII. 1. Leipzig, 1910. p. 11. Catal. Gén. des Ant. Égypt. du Musée du Caire. Amulets. Le Caire, 1907. Pl. XXIV. 12486. Cf. Wiedemann: Notes on some Egyptian monuments. Proc. Soc. Bibl. Arch. 16. 1914. p. 199.