Szilágyi János György - Kaposy Veronika szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 5. (Budapest, 1954)
WESSETZKY, GUILLAUME: Les problemes des «amulettes de nouvel an» égyptiennes
fixe leur ont été présentés presque par décret. Comme l'écriture, le calendrier était lui aussi au service de la vie, mais il était pour les Égyptiens en même temps de caractère cultuel. Nous avons beau essayer de nous expliquer en vertu de notre raisonnement scientifique qu'avec les 360 jours et les 5 jours épagomènes (consacrés aux dieux du cercle d'Osiris) ils obtenaient une année, au cours de laquelle, comme résultat des décalages pendant quelques siècles — comme l'exprime aussi le décret de Canope — les fêtes tombant originairement en été, tombèrent en hiver, et celles de l'hiver en été. L'explication cle ce calcul doit être cherchée dans la particularité du raisonnement égyptien reflétant la structure de la société égyptienne — différente de la nôtre — et c'est dans cette même particularité que nous devons chercher la résolution du problème : pourquoi leur écriture n'a-t-elle pas franchie le seuil de l'écriture en caractères. La mise en évidence des divers calendriers était le devoir, — et dans un certain sens, aussi le privilège — des collèges sacerdotaux et de la «Maison de la Vie», 12 leur organe supérieur. Les Égyptiens étaient conscients de ce rôle, ce que prouve en rapport avec la détermination de la date du jour de l'an, le décret de Canope. Le jour de l'an, comme le nomment les écrits de la «Maison de la Vie» (hr s s n prc nh) 13 était fixé au jour du lever de Sothis. Comme la «Maison de la Vie» elle-même, tous les textes scientifiques et littéraires ayant trait au cultes, donc aussi le calendrier, sont en certains rapports restés fermés jusqu'à des temps avancés. Il ne peut pas être fortuit que jusqu'au règne grec, signifiant dans l'évolution de la société égyptienne une nouvelle ère, nous connaissions à peine les bibliothèques, et l'apparition des premiers catalogues de livres sur les murs des temples des Ptolémées peut être considérée comme un signe des temps nouveaux, de même que l'introduction de l'année fixe, c'est-à-dire son échange contre l'année mobile, donc la fixation du jour du nouvel an dans le calendrier. Étant donné que dans l'année mobile le jour de l'an marquant le commencement de l'année civile, s'éloignait graduellement du jour astronomiquement fixe du lever du Sirius, la première question fondamentale était de séparer les deux jours de nouvel an : le jour fixe du lever du Sirius et du premier jour de l'année mobile du calendrier civile. E. Meyer, dans sa vigoureuse critique 14 sur l'emploi de l'année fixe, n'a accepté que théoriquement le jour de l'an déterminé par le Sirius, 15 par contre, c'est justement lui qui traitant de la question — peut être la plus difficile -— de séparer les expressions désignant les deux sortes de commencement de l'année : le w p - r n p . t et le t p j r n p. t, conclut que le premier signifierait le jour de l'an du Sirius et le second le jour de l'an civil. 16 C'est Sethe qui a attiré l'attention sur le fait que dans les temps tardifs ces expressions variaient irrégulièrement, 17 bien qu'il estimât la distinction de Meyer, concernant les listes d'offrandes de l'Ancien Empire, si non pas fondée, mais possible. 18 Scharff s'occupe de la 12 V o 1 t e n, A. : Demotische Traumdeutung. Analecta Aegyptiaca. Vol. III. Copenhague, 1942. p. 17 — Gardiner, A. : The House of Life. Journal of Egyptian Archeology. 1938. p. 24. 13 Le fait de l'intercalation du sixième jour supplémentaire est naturellement indépendant de la possibilité de son emploi dans les temps plus reculés. 14 M e y e r, E. : Aegvpt. Chron. p. 33. 15 Op. cit. p. 13. 16 Op. cit. p. 36. 17 S e t h e, K. : Die Zeitrechnung, p. 303. 18 Op. cit. p. 303 note 5.