Szilágyi János György - Kaposy Veronika szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 4. (Budapest, 1949)
MARIE KÁLMÁN: Le centenaire des «Lutteurs»
lumineuses dont la nature morte ne manque presque jamais. Il est permis de supposer qu'il connût même la magnifique nature morte aux fruits du maître. Et alors cette question se pose : n'est-ce pas Floris van Dyck, ce peintre médiocre que nous devons considérer comme le premier propagateur en Hollande du «caravagisme», école réaliste de peinture qui s'inspire du Caravage? AGNÈS CZOBOR LE CENTENAIRE DES «LUTTEURS» Depuis le mois de mai 1952, la Galerie des Maîtres contemporains étrangers du Musée Hongrois des Beaux-Arts est en possession d'un nouveau trésor : je veux parler des célèbres «Lutteurs» de Courbet qui présentent sous un nouvel aspect le grand maître de la peinture réaliste qui jusqu'alors n'était représenté à Budapest que par quelques paysages excellents 1 (fig. 26). C'est en 1848, au Salon de Paris, que Courbet se fit connaître par un tableau grandiose, la Nuit Classique de Walpurgis, qui fit dire à Champfleury devenu plus tard son ami intime et le critique autorisé de son art, ces paroles mémorables: «Je le dis ici, qu'on s'en souvienne ! Celui-là, l'inconnu qui a peint cette Nuit sera un grand peintre.» 2 C'est sur cette même toile que Courbet peignit Les Lutteurs 3 cinq ans plus tard, en 1853, la même année que furent exécutées les Baigneuses 4 et La fileuse endormie, tableaux avec lesquels Courbet exposa, pour la première fois, les Lutteurs au Salon de mai en 1853. 5 Les comptes-rendus contemporains 6 nous apprennent qu'à cette exposition les Lutteurs 7 figuraient comme le pendant des Baigneuses, composition également de grandes dimensions. En effet un parallèle s'offre naturellement entre les deux tableaux, en raison de leurs qualités communes et ce que les critiques d'art contemporains ont pu écrire sur l'un s'applique avec justesse aussi à l'autre. La lutte des deux athlètes colossaux, représentés en grandeur naturelle, se 1 Avant d'entrer au Musée Hongrois des Beaux-Arts, le tableau fut détenu par la fille du baron François Hatvány. François Hatvány l'acheta à Berlin au marchand de tableaux Cassirer qui avait découvert le tableau dans la collection de Léon Hirsch à Chenonceaux. Ce dernier dut l'acquérir à la vente aux enchères qui eut lieu après la mort de l'artiste en 1882 à l'Hôtel Drouot. La mise à prix du tableau fut de 5800 francs. — Genthon, I. : Báró Hatvány Ferenc képgyűjteménye. (La collection de tableaux modernes du baron François Hatvány.) Magyar Művészet. (L'Art Hongrois.) XI, 1935. 17-18. — B é n é d i t e, L. : Courbet. Paris. S. d. 48. — Lége r, Ch. : Courbet. Paris, 1929. 53. 2 Bénédite, L. : op. cit. 47. 3 D á v i d, K. : Courbet. Budapest, 1953. 20. —- B é n é d i t e, L. : op. cit. 47. — R i a t, G. : Courbet. Paris, 1906. 106. — Au cours de la restauration du tableau, M. Brutus Sárdy découvrit par endroit les traces de la peinture primitive. 4 Tableau connu souvent aussi sous le titre de Demoiselles au Village. Cependant, il ne faut pas le confondre avec un autre tableau de Courbet, exécuté un an avant et connu uniquement sous cette dernière dénomination. 1 Cette fois-ci le Salon eut lieu aux Menus-Plaisirs, précédemment au Louvre, plus tard au Palais Royal. Il s'ouvrit le 15 mai. En outre, la composition fut exposée, du vivant de Courbet, en 1855 au pavillon du Réalisme (là elle porta le numéro 5) et a la célèbre baraque du Pont de l'Aima (No 13 dans le Catalogue). Court hi on, P.: Courbet. Paris, 1931. 77, 79. •Léger, Ch. : op. cit. 53. — Bénédite, L. : op. cit. 48. 7 Les Lutteurs mesurent: H. 260; L. 198 cm.