Szilágyi János György - Kaposy Veronika szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 4. (Budapest, 1949)

JEAN GEORGES SZILÁGYI: Un nouveau vase du peintre de Majewski

de l'activité du peintre de Majewski, un maître béotien ait été actif dans la Campanie, centre où il faut situer ce peintre, par le seul fait que l'unique pièce dont le lieu de découverte est connu, notamment le vase conservé au Museo Campano, provient de Capoue. 23 L'obstacle principal à cette hypothèse est que la production de la peinture de vases à figures rouges de la Béotie a pratiquement cessé dans la première moitié du IV e siècle, 24 et — du moins aujourd'hui —­nous ne voyons pas les traces qui nous mèneraient directement aux vases du peintre de Majewski, différant de plusieurs traits de ceux de la Béotie. La seule base de leur liaison est peut-être qu'ils sont également éloignés des modèles attiques, comme l'avait défini Beazley, en rapport avec les relations étrusco­béotiennes. 25 C'est justement le fait qu'il était tellement éloigné des modèles attiques qui nous mène à une autre hypothèse plus proche et pouvant être mieux étayée par l'histoire: que le peintre de Majewski ait eu des rapports avec la peinture de vases de l'Étrurie. 26 Ces attaches ne reposent pas seulement sur leurs rapports négatifs avec l'art attique ; c'est dans l'art étrusque que nous rencontrons les analogies les plus proches des visages de la panse A du cratère de Budapest ; les maîtres étrusques ont aimé à délimiter les visages ou les mains par un épais contour tracé sur le fond rouge de la figure, comme on le voit sur la Niké 27 du peintre de Majewski; il est fort fréquent sur les vases étrusques que les traits du dessin intérieur soient, faute de soin, d'épaisseur et de couleur différentes. 28 Les deux petites lignes parallèles, éparpillées sur le corps de l'athlète, sont peut-être elles aussi quelques imitations des ombres lignées, caractéristiques des vases étrusques. 29 C'est également sur les vases étrusques que nous rencontrons le dessin se rap­prochant le plus du dessin de la branche de laurier décorant le rebord extérieur. 30 La Campanie a été, jusqu'au dernier quart du V e siècle sous la domination étrusque : ce sont les Étrusques qui ont fondé Capoue, lieu de découverte du cratère du Museo Campano. 31 Or, la conquête samnite n'a mis fin qu'à leur pouvoir politique, non à leur présence ethnique, et moins encore à l'influence de leur civilisation. L'onomastique de Capoue prouve l'existence d'une population étrusque considérable pendant tout le IV e siècle, 32 et le grand nombre des inscriptions étrusque trouvées dans la Campanie témoigne de la connaissance vivante de la langue étrusque dans ce siècle. 33 D'après les monnaies de Nola, ville proche de 23 Le skyphos de Varsovie fut acquis à Naples, qui évidemment n'est pas son lieu de découverte. 24 L u 11 i e s : op. cit. p. 27. 25 B e a z 1 e y, J. D. : Etruscan Vase-Painting (Oxford 1947, dans ce qui suit EVP) p. 50. 26 Possibilité soulevée pour la première fois par Bernhard (Wazy greckie p. 53) qui considère le skyphos de Varsovie comme un ouvrage falisque de la fin du IV e siècle. "Par exemple StEtr 11 (1937) Pl. 41,4; ibid. Pl. 44,4 ; EVP Pl. 6, 1—2. — StEtr8(1934) Pl. 30, en bas ; G i g 1 i o 1 i, G. Q. : L'arte Etrusca (Milan, 1935) Pl. 274, 3 ; Musées de France 1949, p. 5., fig. 6, etc. (Cette manière peut être rencontrée bien entendu dans la peinture de vases attiques également; p. ex. CV Karlsruhe 1, Pl. 17, 1—3.) 28 Par exemple StEtr 2 (1928) Pl. 29, 41, 45 ; 11 (1937) Pl. 44, 4,; EVP. Pl. 37, 2, etc. (Les analogies attiques sont fréquentes ici aussi.) 29 EVP 103. 30 Ibid. Pl. 31,4 (p. 182, no 2) ; renvoi à une autre pièce au même endroit, p. 159 «The Orvieto 28 Group» n° 2. 31 La synthèse détaillée la plus récente : H e u r g o n, J. : Recherches sur l'histoire, la religion et la civilisation de Capoue préromaine (Paris, 1942) pp. 59 et sq. 32 Heu rgon: pp. 105—113. 33 W e e g e, F. : Vasculorum Campanorum Inscriptiones Italicae. Bonn, 1906. Depuis plusieurs pièces ont été présentées principalement dans les volumes de Studi Etruschi.

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