Balogh Jolán szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 1. (Budapest, 1947)

Balogh, Yolande: La Madone d'André Báthory

ne décoouvre aucune trace des traits carac­térisques de l'espiit germain. Le maître est donc certainement hongrois. Mais d'où •a-t-il reçu son éducation italienne, où a-t-il pris la composition italienne de son relief et ses motifs, quels sont les liens qui le rat­tachent à notre sculpture de la Renaissance? Le vêtement des anges avec leurs plis, indiqués par des hachures minces, flottants en arrière rappellent les armes de Siklós du palatin Emeric Perényi (1515—1519), mais leur application est moins maniérée, d'une beauté plus noble. Les types de tête des angelots et celui de l'Enfant — surtout par le modelé des cheveux —- se rattachent à la tête d'ange du tabernacle de Nyirbátor. De ces ressemblances on peut déduire des relations de disciples d'autant plus que le donateur de la Madone et le mécène le plus actif de l'église de Nyirbátor sont identiques: c'est à dire André Báthory. Le maître de la Madone avait donc reçu son éducation du sculpteur italien des Báthory, plus précisément d'un sculpteur toscan­florentin. Ce rapport ne vise pas seulement le savoir technique, l'appropriation des éléments du style de la Renaissance, mais il avait dû conduire le développement du maître de la Madone dans l'esprit toscan­florentin, dans la tendance qui a déterminé la Renaissance en Hongrie dès son début à l'époque du roi Mathias. Or ce n'est pas un pur hasard si c'est parmi les Madones de Florence qu'on trouvera les antécédents de la composition de notre relief. Dans la peinture et dans la sculpture florentines de la fin du XV e siècle on pouvait rencontrer souvent ce type de composition dans lequel on trouve auprès de la demi-figure de la sainte Vierge l'Enfant Jésus placé debout. Cette pose se voit déjà sur le monument funéraire de Leonardo Bruni (Florence, S. Croce), l'oeuvre de Bernardo Rossellino (environ 1444—1450). Il est surprenant que le motif du manteau soulevé de la Madone se répète dans le relief Báthory aussi, mais avec une certaine modification rationnelle, en ce que le maître hongrois ne drape pas le pan du manteau sur le bras, mais la place dans la main de Marie. Ce même motif paraît, mais sous une forme beaucoup plus compliquée sur une Madone de Florence de la fin du XV e siècle {Bargello). Dans ce dernier relief une modification remarquable est le déplacement de l'Enfant du côté droit au côté gauche. Ce nouveau motif prend son origine vraisemblablement dans l'atelier de Verrocchio. On peut le retrouver dans le relief de marbre attribué à Verrocchio (Bargello) et dans plusieurs peintures (Ber­lin, Kaiser Friedrich Museum; Francfort-sur ­le-Mein, Städelsches Kunstinstitut). Cette innovation a fait sentir son effet et dans le relief mentionné plus haut (Bargello) et plus spécialement encore dans les reliefs d'Andréa délia Robbia. Andrea aimait beaucoup le schéma de cette composition, il l'a répété à plusieurs reprises dans ses grands reliefs de majolique. (L'autel de la Capp. di S. Antonio à Camaldoli; lunette de la Madonna délia Quercia près de Viterbe, de 1508.) Ces reliefs-là se rapprochent déjà beaucoup de la Madone de Báthory. Non seulement les grandes lignes de la composi­tion restent les mêmes, mais une ressem­blance peut être constatée également dans les types de tête. Par l'Enfant de la peinture berlinoise de l'atelier de Verrocchio et par l'Enfant-Jesus de la lunette de Viterbe d'Andréa délia Robbia un chemin tout droit nous mène à l'Enfant de la Madone de Báthory. Le type de la Vierge d'Andréa, qui, de sa part, remonte à Benedetto da Majano, paraît être l'antécédent et le modèle de celle de Báthory. Nous pouvons affirmer la même chose de la Madone au visage rond et large de la Galerie Liechten­stein à Vienne, attribuée à Benedetto. A ce propos nous devons mentionner qu'on trouve souvent l'influence de Benedetto da Majano en Hongrie, ainsi dans la tête d'ange de marbre rouge de Visegrád, dans l'ange en pierre calcaire de Buda et dans l'ange debout du tabernacle de Pest. Dans le relief de Vienne ainsi que dans le tableau mentionné plus haut et attribué à Verrocchio (Berlin, Kaiser Friedrich Museum) nous trouvons aussi la même forme simple du noeud de la ceinture, identique à celui de la Madone de Báthory. D'autre part c'est à Andrea délia Robbia que se rattache dans le relief Báthory le motif des anges flottants, tenant à la main une couronne (cf. la lunette de la Madonna délia Quercia; l'autel à Camal­doli), bien qu'on puisse penser aussi aux motifs semblables de l'art ogival du pays.

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