Hedvig Győry: Mélanges offerts a Edith Varga „Le lotus qui sort de terre” (Bulletin du Musée Hongrois des Beaux-Arts Supplément 1. Budapest, 2001)

CLAUDE VANDERSLEYEN: Les peintures minoennes de Tell el-Dab'a (Avaris) et l'hypothese d'un mariage princier?

sion spontanée, 3 mais qui n'auraient laissé aucune trace minoenne de vie quotidienne 4 Quand? 5 La date de ces peintures reste la question la plus controversée. La fouille de Manfred Bietak et de ses collaborateurs est très minutieuse, mais les vestiges ne permettent pas de conclusions catégoriques, faute d'indices nets et précis. Il est fort probable que ces peintures soient antérieures à l'éruption de Théra (Santorin) 6 et que cette éruption ait eu lieu sous le règne d'Amosis, donc au début de la 18 e dynastie, vers 1530; telle est au moins la conclusion de Bietak. Ceux qui établissent la chronologie par des moyens techniques, comme la den­drochronologie, donnent la date de 1628 environ. Je pense, personnellement, que la succession proposée par Bietak est la plus vraisemblable selon le con­texte historique. Il y a là une contradiction insoluble pour l'instant; tous les raisonnements qui vont suivre se fondent sur une datation au 16 e siècle. Lors de la première annonce de la découverte de ces peintures (1992), 7 elles ont été datées de la fin de la période hyksos. Par la suite, Bietak, continuant la fouille, a proposé une autre datation: le début de la 18 e dynastie, sous Amosis, ce qui signifie que, pour Bietak, les peintures auraient été exécutées après la reprise d'Avaris (Tell el-Dab c a) par ce roi, 8 laquelle se situerait entre l'an 18 et l'an 22 du règne. 9 Sans donner ici les détails des arguments des uns et des autres, il semble bien que l'hésitation entre la fin de la période hyksos et la fin du règne d'Amosis n'a pu être réduite de façon décisive par les constatations 3 Kopeke estime que Tell el-Dab'a, quelle que soit l'identité exacte de ses occupants, n'est pas un monde isolé, mais qu'il appartient à une civilisation qui s'étend depuis le Delta jusque loin vers le nord, peut-être jusqu'à Byblos (il parle de «cu/­tural continuum»), 127b-128a, 128b. ' Malcolm Wiener est catégorique à ce sujet, 131b et 132b. 3 Cf. Discussion, 121-126. 6 En ce qui concerne la date de l'éruption de Théra, la présence de pierre ponce dans des couches stratigraphiques déter­minées n'aurait pas la valeur d'un critère absolu a priori puisque ces fragments de pierre ponce peuvent avoir été recueil­lis à des époques indéterminables (Wright, 124b et Karageorghis, 124a); à la limite, ce n'est qu'un terminus ante quem imprécis (Warren, 121-122); mais la réponse de Bietak confirme pourtant la précision de cet indice (122 et ci-après). En outre, la parenté de style entre les fresques de Théra et celles de Tell el-Dab c a et le fait que les fresques de Cnossos sont d'un style postérieur, impliquent que les fresques de Tell el-Dab'a sont antérieures à la disparition de la civilisation de Théra, donc à l'éruption. En Egypte, c'est l'époque hyksos ou le début de la 18 e dynastie (124a). Quant aux pierres ponce, elles apparaissent subitement dans la région et sont attestées dans les couches du début de la 18 e dynastie, après les fresques (Bietak, 123b et 125a). 7 M. Bietak, Minoan Wail-Paintings unearthed at Ancient Avaris, Egyptian Archaeology 2 (1992), pp. 26-28. 8 M. Bietak, 122b-123a. ' Cf. ci-après, n. 15.

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