Antall József szerk.: Orvostörténeti közlemények 125-132. (Budapest, 1989-1990)

TANULMÁNYOK - ESSAYS - Le Calloc'h, Bernard: Alexandre Csoma de Kőrös n'est pas mort du paludisme

Entre les deux affirmations il s'est écoulé treize jours. Laquelle croire? En fait, il n'y a pas de question. Campbell, le seul témoin authentique, observe que le premier accès fébrile a Heu le 6 avril. Si Csoma était arrivé malade, il s'en serait forcément aperçu, lui qui était médecin. Et il l'aurait indiqué dans son rapport à Bushby. C'est donc uniquement cette dernière date qu'il faut retenir. 19) La période d'incubation du paludisme qui suit la piqûre infectante de l'anophèle est variable. Elle est, selon les sujets, de dix à vingt jours. Si l'on prend l'hypothèse la plus courte (dix jours), il était déjà à Dardjiling quand il aurait été contaminé, ce qui est pratiquement exclus. Dans l'hypothèse la plus longue (vingt jours), sachant qu à l'époque il fallait de quatre à cinq journées de marche pour monter de Titaliah à Dardjiling par Siligouri, la contamination aurait pu intervenir au moment de la traversée du Terai, mais tout aussi bien avant l'arrivée dans cette région. Bref, l'hypothèse est plausible; elle n'en est pas moins fragile. Tout ceci, bien entendu, à supposer que la fièvre dont était atteint Alexandra Csoma de Kőrös ait été effectivement le paludisme. Or, nous allons voir que rien n'est moins sûr. (II) EN CE QUI CONCERNE LE PALUDISME A la vérité, on ne sait pas quelle fut la maladie dont mourut le savant tibétologue. Curieusement, ses biographes n'en sont pas moins unanimes à invoquer la malaria 23 , alors que le mot n'est jamais prononcé par Campbell, pas plus qu'il n'emploile des expressions qui pourraient nous y faite penser telles que fièvre des marais, infection paludéenne, voire fièvre pernicieuse, à plus forte raison des termes médicaux plus précis tels que fièvre récurrente, fièvre intermittente, ou même fièvre tierce ou quarte. A lire le rapport de Campbell on a le sentiment invincible qu'il n'a aucune idée du mal dont a souffert son hôte, qu'il n'a établi aucun diagnostic précis, et que l'examen clinique auquel il s'est livré s'est lim­ité à quelques signes extérieurs peu significatifs. Le moins qu'on puisse dire, c'est que ses propos, bien qu'il soit médecin, ne sont pas d'une grande clarté. Alexandre Csoma a la fièvre, certes, mais celle-ci n'est jamais qu'un des symptômes d'un mal plus complexe dont la pathologie n'est définie nulle part. Tous les fiévreux ne sont pas paludéens! Ce qu'en dit Théodore Duka, lui aussi médecin, n'est pas plus évident. A aucun moment, il ne cherche à interprêter les quelques données fournies par Campbell. Il se contente de les répéter sans y apporter aucune note personelle ni aucun commentaire, alors qu'en tant qu'homme de l'art, ayant l'expérience de l'Inde, il était mieux que quiconque à même de le faire. N'oublions pas toutefois qu'en 1842 la médecine est encore dans l'enfance. En dépit des progrès accomplis en certains domaines précis, en dépit d'innovations spectaculaires comme la vaccination antivariolique, elle est très souvent con­damnée à s'avouer impuissante devant des maux pourtant bénins et banals. Nous sommes avant ces grands révolutionnaires de la science que furent Claude Bernard, Marcelin Berthelot, Louis Pasteur, Joseph Lister, Lucas-Champonnière par exemple 21 . On ne connaît pas encore la cause exacte du palud­isme, ni la façon dont cette maladie se propage. La thérapeutique antipaludique, bien qu'empirique, est en revanche déjà connue. On a constaté dès 1653 en France, dès 1665 en Angleterre, la vertu curative, fébrifuge et anticachectisante de l'écorce de 23 Voir à ce sujet l'annexe N°l intitulée „Les biographes de Csoma et la malaria". 24 II est interessant de noter que, à l'exception du dernier, tous ces savants qui révolutionné l'art médical furent élus en qualité de membres conespondants étrangers par l'académie hongroise des sciences.

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