Antall József szerk.: Orvostörténeti közlemények 125-132. (Budapest, 1989-1990)
TANULMÁNYOK - ESSAYS - Le Calloc'h, Bernard: Alexandre Csoma de Kőrös n'est pas mort du paludisme
était praticable en saison sèche à la fois aux hommes et aux animaux de bât Elle était, du reste, régulièrement fréquentée par des caravanes de marchands, de pèlerins et de voyageurs n . Bref, il ne faut rien exagérer. 14) Qu'Alexandre Csorna de Kőrös ait été infecté „en cours de route", comme croit pouvoir l'écrire Campbell, ne veut pas nécessairement dire que cela s'est produit dans la traversée du terai. Le paludisme était, en ce temps-là, un fléau qui frappait partout au Bengale, comme il a déjà été dit. Le savant hongrois peut très bien avoir été contaminé n'importe où ailleurs sur son chemin. Bien des Anglais qui n'avaient jamais été dans le Terai n'en soufflaient pas moins de cette maladie au point de devoir se faire rapatrier par le premier bateau en partance pour l'Europe. Que l'on songe, par exemple, à quel point une ville comme Maldah était malsaine, que les divagations des rivières y confluant et les inondations consécutives aux moussons d'été isolaient plusieurs mois chaque année au milieu des eaux stagnantes. C'est pourtant par Maldah que Csoma était passé à la fin de février 1842. 15) A en croire les biographes du voyageur, celuici aurait contracté le paludisme parce qu'il aurait passé la nuit dans la zone infectée. C'est possible, mais Campbell ne dit rien de tel. \jà seule chose qui soit vraie, c'est que l'anophèle est particulièrement nombreux et virulent à l'aube et au crépuscule. En 1842, toutefois, on ignorait encore complètement le rôle de vecteur joué par cet insecte dans la propagation de la maladie. On ne le soupçonnait même pas. En fait, si les biographes s'expriment de la sorte, c'est parce que les deux premiers d'entre eux, Théodore Duka à Londres et Budapest, William W. Hunter à Allahabad, ont cru pouvoir avancer cette hypothèse. Duka dit que „nous avons des raisons de croire qu'il a passé la nuit dans le Terai" 13 . Malheureusement, il ne formule aucune des ..raisons" qu'il invoque. Hunter, quant à lui, déclare: 12 Si la route reliant Titaliah à Dardjiling avait été sommairement aménagée et macadamisée par les Anglais dans les années qui suivirent l'annexion de 1835, en revanche celle que Csoma s'apprêtait à emprunter au départ de la station climatique vers le Tibet n'était qu'un très médiocre chemin, jamais entretenu, à peine assez large pour les animaux de charge. Soixante-dix ans plus tard, en 1912, lorsqu'Alexandra David-Neel passera par là, elle se plaindra de ce que „route signifie un chemin non carrossable, une piste de dixième ordre" (lettre de Pedong, 20 avril), „un sentier ayant parfois la pente d'une échelle" (lettre de I^achung, 23 mai), „taillé dans la paroi de la montagne et hérissé d'éclats de roche" (lettre de Kaiponang, 4 mai), où il faut marcher „parmi les pierres glissantes et croulantes" (lettre de Pakyong, 21 avril). Et elle ajoute encore: ..Certaines parties du chemin semblent avoir été préparées pour quelque supplice de barbares" (lettre de Karponang, 9 juin). On peut imaginer que c'est par de tels ..chemins extravagants" (lettre de Tangu, 9 juin), que le malheureux Csoma de Kőrös autrait dû tenter de progresser à travers le Sikkim pour gagner la frontière du Tibet. 13 Duka, op.cit., page 139. Le docteur Archibald Campbell