Antall József szerk.: Orvostörténeti közlemények 69-70. (Budapest, 1973)
TANULMÁNYOK - Torrilhon, Tony-Michel: A pathologia Bruegel festészetében (francia nyelven)
Dans le tableau LE PAYS DE COCAGNE (Fig. 53) (— 1507 — Munich) un soldat, un paysan, un clerc avec leurs attributs respectifs dorment et rêvent. C'est l'onirisme que Bruegel évoque ici : pays de rêve, avec quelques hallucination hypnagogiques : l'oeuf qui marche, le cochon et son couteau dans la peau, la clôture (du fond) en saucisses, le cactus (à droite) en galettes. Pour Bruegel, le rêve exprime un désir actuel, dévoile le secret de nos refoulement et souvent, est révélateur de troubles organiques : ici une indigestion. Mais il n'y a rien là de pathologique et l'ambiance du tableau est beaucoup plus calme que pour les psychoses mentionnées ci-avant. Dans l'angle supérieur droit, un personnage est dans les nauges : rêve de légèreté, de vol aérien, qu'on rencontre en particulier chez les éthéromanes. A gauche un soldat bâille. LE NID (Fig. 54) (— 1567 — Vienne) est une illustration de l'adage populaire : « Celui qui voit le nid, le voit, celui qui le prend, l'a ». On s'est demandé pourquoi Bruegel allait précipiter son solide paysan dans le ruisseau du premier plan. Sans doute s'agit-il ici de somnambulisme. Adolescents et enfants y sont particulièrement sujets. Bruegel a remarqué les conditions souvent périlleuses dans lesquelles se promènent les somnambules. Son jeune paysan le regard vague, le visage euphorique tombe presque dans le ruisseau. Avec le somnambulisme s'achève notre essai d'étude psychiatrique chez Bruegel. BRUEGEL ET LA MORT Pour terminer cette thèse, il nous faut voir les oeuvres que le spectacle de la mort a inspiré à Bruegel. Nous y trouvons également représentées la mort violente et la mort douce. L'âpreté du tableau MASSACRE DES INNOCENTS (Fig. 55) (— 1566 — Vienne) et la sauvagerie de ce massacre est plus sensible dans le détail (Fig. 56) que dans la grande composition où l'harmonie de l'ensemble attire davantage l'oeil. On peut penser que Bruegel, vivant à l'époque des Guerres de Religion, a trouvé dans des événements contemporains des sources précises pour peindre cette tuerie. La gravure LA MORT DE LA VIERGE (Fig. 57) (Date inconnue — Collection privée anglaise) n'est qu'une copie ancienne. L'original est malheureusement perdu. La beauté des jeux de lumière donne une très grande sérénité à l'ensemble. C'est la seule scène d'intérieur qu'ait jamais fait Bruegel. On s'est étonné que cet artiste n'ait pas peint davantage les paysans chez-eux. Peut être est-ce là une preuve de la discrétion de Bruegel : ... « Admis dans l'intérieur des maisons, mes yeux ne verront pas ce qui s'y passe ...» (Serment d'Hippocrate) 4 Orvostörténeti Közlemények 69—70.