Palla Ákos szerk.: Az Országos Orvostörténeti Könyvtár közleményei 42. (Budapest, 1967)

Sournia, J. C.: Pierre Franco et la Chirurgie Française de la Renaissance

médecine en général, il faut insister sur ce fait que dès la première édition de 1556 FRANCO écrivit en français. Il aurait pu écrire en allemand puisqu'il était au service de Berne; mais sans doute FRANCO parlait-il mal l'allemand, partageant son temps entre la France et Lausanne. Il aurait pu écrire en provençal, c'était sa langue maternelle. L'unité linguistique de la France n'était pas au XVI° siècle ce qu'elle est maintenant, mais on n'écrivit jamais en provençal d'ouv­rage véritablement scientifique. Surtout il aurait pu écrire en latin ; il aurait dû écrire en latin, pour satisfaire à la tradition médicale vieille de plus de 1000 ans. Depuis le début du XVI° siècle on avait certes vu sortir des presses des imprimeurs, métier tout nouveau, des livres de médecine écrits d'emblée en français, alors que jusque là ils avaient toujours été écrits en latin. Mais il s'agissait presque toujours de livres de vul­garisation, écrits pour le grand public, et ils traitaient presque tous de la prévention et du traitement des maladies épidémiques, décrites sous le terme général de peste. Lorsqu'en 1545 Ambroise Paré avait publié en français «la méthode de traiter les plaies par hac­quebutes», ouvrage spécialisé écrit pour les spécialistes, c'avait été un scandale parmi les médecins officiels, fiers de leurs privilèges, de leurs traditions, et de leur jargon latin incompréhensible. Onze ans plus tard FRANCO n'hésita pas à écrire son ouvrage dans sa premi­ère édition également en français; il y fallait un certain courage car Paré avait été violemment pris à partie par la Faculté. L'usage du français par des hommes de cette taille, dont le niveau intellectuel permet de penser qu'ils auraient pu apprendre le latin comme tout le monde s'ils l'avaient voulu, l'usage du fran­çais doit être considéré sinon comme une révolte, du moins comme une manifestation. Il faut aussi placer ce refus du latin dans le cadre de ces grands mouvements d'affranchissement que furent la Renaissance et la Réforme. Ce n'est pas un hasard si les trois hommes qui ont le plus contribué à la propagation du français à cette époque dans les arts médicaux, Laurent Joubert pour la médecine, doyen de la Faculté de Montpellier, pour la chirurgie Paré et Franco, étaient protestants ou suspects de l'être. On peut faire un parallèle entre

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